Les 4 saisons d’Eko-Stêr 🌻

Les 4 saisons d’Eko-Stêr 🌻

Pour ce numéro des 4 saisons d’Eko-Stêr, nous avons choisi de vous faire découvrir l’été à travers des affiches vintage, symboles de destinations touristiques emblématiques. Comme une balade sur Eko-Stêr, au cœur de l’Île aux Pies, ces images rétro évoquent la création d’une nouvelle destination unique et inspirante.

Eko-Stêr est conçu pour devenir une destination touristique attrayante et innovante grâce à plusieurs éléments clés :

1. Cadre naturel exceptionnel

  • Localisation privilégiée : Situé à Saint-Vincent-sur-Oust, à la frontière entre les Pays de la Loire et la Bretagne, à 2 heures de Paris et à 1 heure de Rennes, Nantes, Vannes et Saint-Nazaire. L’Île aux Pies est un site naturel unique qui attire les amateurs de nature, les randonneurs, les cyclotouristes et les familles en quête de tourisme vert.
  • Paysages variés : Rivières, forêts, champs et falaises offrent une diversité de paysages propices à la détente et aux activités de plein air.

2. Concept original et une expérience régénératrice

  • Immersion en pleine nature : Eko-Stêr propose des activités axées sur la découverte de la nature et le mieux-être.
  • Développement touristique durable : Participation à un modèle de tourisme respectueux de l’environnement, permettant aux visiteurs de contribuer positivement à la préservation de la nature. (Gestion des ressources naturelles, conservation de la biodiversité, initiatives pour minimiser l’empreinte écologique des visiteurs, sensibilisation environnementale…)
  • Inclusion : Aménagements intérieurs et extérieurs accessibles à tous (clients comme salariés, quelle que soit la diversité des capacités et des besoins).
  • Expériences uniques : Une véritable place de village avec un restaurant bistronomique, une guinguette, un hôtel, un centre de santé globale, une ferme maraîchère sur sol vivant, un tiers-lieu et de nombreux événements autour de l’impact environnemental et social.

3. Ressources locales et partenariats

  • Valorisation des produits locaux : Collaboration avec des producteurs, artisans et entreprises locales pour offrir une expérience authentique et soutenir l’économie locale.
  • Circuit court : Encouragement à consommer localement et à découvrir les richesses de la région.

4. Accessibilité et mobilité

  • Proximité des gares ferroviaires : Facilite l’accès en train, réduisant l’empreinte carbone des déplacements.
  • Itinérances douces : Possibilité de venir à vélo, à pied ou à cheval, promouvant un tourisme durable.
  • Accès fluvial : Les canaux offrent une voie d’accès originale pour les amateurs de navigation fluviale.

5. Impact positif sur la communauté locale

  • Développement économique : Création d’emplois et stimulation de l’économie locale par le tourisme.
  • Renforcement des liens sociaux : Coopération avec les acteurs locaux et facilitation de l’accès aux différentes activités pour les locaux.

6. Politique régionale active

  • Favoriser les projets touristiques durables : par exemple, positionner le tourisme breton comme un secteur pionnier de l’innovation sociale, responsabiliser les visiteurs à travers des expériences touristiques, et aligner les enjeux touristiques avec les besoins des populations locales…
  • Faire de la Bretagne une destination d’excellence : par exemple, utiliser l’itinérance douce terrestre pour découvrir les cultures et les paysages bretons, garantir une accessibilité optimale pour les Bretons et les visiteurs grâce à des mobilités efficaces, valoriser la culture vivante pour renforcer les liens entre visiteurs et habitants, et faire des canaux un lien entre eau douce, terre et mer.
LE COLLECTIF EKO-STÊR SE DÉTRICOTE POUR VOUS ! 🧶 Episode #3

LE COLLECTIF EKO-STÊR SE DÉTRICOTE POUR VOUS ! 🧶 Episode #3

Interview réalisée le 23 juin 2024

Avec APOLLINE MARMIN & LÉANDRE LELONG du projet CRUCHON

Derrière Eko-Stêr et ses différentes activités, il y a du monde, des personnalités, des savoir-faire variés. Quoi de mieux que de leur donner la parole pour qu’ils vous expliquent le pourquoi du comment ils ont rejoint ce projet ?

À chaque newsletter, vous retrouverez une interview avec un ou plusieurs de nos partenaires.

Aujourd’hui, Eko-Stêr donne la parole à Apolline et Léandre 🎙

Pouvez-vous vous présenter et présenter votre projet en quelques mots ? 

Apolline : Je suis Apolline, j’ai toujours travaillé dans la restauration, d’abord en salle puis en cuisine. Poussée par mon appétit pour les bons produits, les accords pertinents et l’esthétisme de la composition d’une assiette tant par ses goûts, ses odeurs que par son visuel. 

Pour répondre à cet appétit, j’ai choisi de me former aux côtés de Michael Gamet au restaurant gastronomique Mâche à Paris. L’approche culinaire du chef Michael Gamet est guidée par le règne végétal, en particulier par les plantes sauvages mais aussi par ses voyages et son attrait pour la chimie et les pairings1.

Pour me rapprocher du produit et des producteur.rice.s, j’ai secondé Calixte Martinière au restaurant à la ferme La Morinais à Bains-sur-Oust où nous travaillions en grande majorité les produits de la ferme. J’y occupais le poste des entrées et des desserts avec une approche végétale et gourmande. 

Depuis 2023, je diversifie mon activité de cuisinière : résidences en maison d’hôte, cave à manger, guinguettes éphémères autour de la cueillette sauvage et maritime, événements culinaires autour de la paysannerie…

Léandre : Pour ma part, je m’appelle Léandre. J’ai obtenu une licence en artisanat de mode et un CAP en joaillerie. Cependant, mes origines familiales me relient à l’agriculture et la production alimentaire. Mon père est vigneron dans le sud de la France, sur un domaine familial, bio et avec des bouteilles réutilisables. Ma mère, à Paris, est traiteur spécialisée dans le bio et le zéro déchet, et j’ai travaillé à ses côtés pendant de nombreuses années. De plus, mon frère est chef cuisinier, ce qui signifie que j’ai toujours été entouré par le monde de la cuisine. Mon désir de m’impliquer davantage dans ce domaine a coïncidé avec celui d’Apolline de se rapprocher d’une cuisine plus proche de la nature, ce qui nous a conduit à notre expatriation à Redon et à la création du projet Cruchon.

A&L : Dès mai 2025 Cruchon proposera une offre de petite restauration en itinérance sur les ports d’eau douce de la région de Redon. Nous construisons une remorque aménagée, pour proposer une offre de restauration locavore, des sandwichs garnis de produits locaux cuits au feu de bois ! 

Dans un second temps, nous proposerons des prestations dédiées à la restauration collective, aux distributeurs locaux et aux producteur·rice·s partenaires. Nous voulons permettre aux chef·fe·s de la restauration collective de transformer et stériliser les productions de leurs fournisseur·euse·s locaux·ales. Et nous désirons transformer les produits bruts pour faciliter leur commercialisation, par la·le producteur·rice et/ou par des distributeurs partenaires.

Dans un troisième temps, nous commercialiserons chez nos distributeurs les conserves Cruchon conserverie ! Nous achèterons les invendus et invendables de nos fermes locales partenaires, pour faire des conserves végétales dans des contenants réemployables.

Puis à l’ouverture d’Eko-Stêr, Cruchon réunira une offre de restauration sous forme de Guinguette, Cave à Manger, une conserverie et son point de vente directe, ainsi qu’un point de collecte pour les contenants réutilisables afin de dynamiser le réemploi dans la région de Redon.

Quels sont les grands enjeux que vous rencontrez en ce moment dans votre activité ? Comment essayez-vous d’y répondre ?

A&L : Les principaux enjeux que nous rencontrons sont la réduction du gaspillage alimentaire et la réduction de l’usage de contenants à usage unique. Ces 2 enjeux ont des répercussions environnementales et sociales.


Au niveau environnemental, nous nous concentrons sur les défis liés aux contenants en verre, une industrie polluante et coûteuse. Cependant, des systèmes nationaux efficaces offrent des alternatives au verre à usage unique, que nous cherchons à promouvoir à Redon. Le réemploi est une excellente solution, mais son efficacité réside dans des réseaux de réemploi généralisés à l’échelle régionale ou nationale, permettant ainsi de prolonger la durée de vie des contenants. Notre objectif est de dynamiser ces systèmes dans la région de Redon, où ils sont encore en émergence.

Nous visons également à réduire le gaspillage alimentaire, car l’agriculture, même biologique et respectueuse de l’environnement, consomme beaucoup d’énergie pour la production, le transport, et l’acheminement des matières premières. Pour maximiser les ressources utilisées, nous cherchons à offrir aux producteurs une solution pour valoriser les produits invendables en raison de leur aspect, couleur, les invendus qui n’ont pas trouvé acheteur ou surplus de production (environ 30% du total). Notre objectif est de valoriser le travail des producteurs et de réduire l’impact environnemental.

Le projet Cruchon se concentre sur deux axes principaux : réduire le gaspillage alimentaire et promouvoir le réemploi. Notre focalisation est claire : acheter des produits, les transformer, les distribuer dans des contenants réemployables, et le faire bien tout en contribuant positivement à l’environnement.

Avez-vous quelques chiffres phares à nous présenter sur ce.s sujet.s afin d’en montrer l’importance / ampleur  / les enjeux sociaux / environnementaux / sociétaux ?

Le gaspillage alimentaire : 

  • 14% des produits alimentaires qui partent à la poubelle soit 10 millions de tonnes / an ou 16 milliards d’euros / an en France.

Le réemploi : 

  • 1 bouteille lavée consomme 15 fois moins en réemploi que de reproduire une bouteille soit 80% de GES en moins par bouteille consignée, soit 500 000 tonnes de déchets en moins en France.

Dans quel contexte avez-vous entendu parlé d’Eko-Stêr ? Pourquoi Eko-Stêr vous a attiré et pourquoi avez-vous décidé de rejoindre l’aventure ? 

Apolline : Pour être totalement transparente, au départ, lorsque nous avons découvert l’existence d’Eko-Stêr, nous avons principalement perçu une concurrence potentielle. À l’origine, notre intention était d’ouvrir une conserverie en parallèle de notre restaurant, et nous étions prêts à nous lancer sans réfléchir. Pour ma part, j’ai ressenti une certaine appréhension à l’idée de rejoindre Eko-Stêr. Mais je n’étais pas prête à ouvrir un gros restaurant tout de suite. Néanmoins, Léandre m’a exposé avec beaucoup d’enthousiasme les avantages de votre projet. Alors, nous avons entrepris de lire méticuleusement tous les documents, épluché votre site internet, consulté votre compte Instagram, ainsi que tous les éléments de communication publics. Aussi, nous avons trouvé assez fou que dès notre arrivée à Redon, nous ayons immédiatement pensé que si nous devions créer un établissement, ce devait être sur l’Île aux Pies. Notre toute première ébauche de business plan comportait une photo de couverture illustrant un homme sur un rocher à l’Île aux Pies, regardant en direction du site d’Eko-Stêr en face. Nous avons beaucoup aimé vos présentations et vos arguments. Nous avons pensé que cela valait le coup d’essayer. Nous avons donc décidé de participer à l’appel à projet sur le site d’Eko-Stêr. Notre idée était de vous rencontrer, de voir si ça collait, et si oui, de nous lancer dans l’aventure. Nous ne nous attendions pas à ce que ça se passe si bien et si rapidement.

Léandre : Je pense que l’avis de mon père a également joué un rôle déterminant. Au début, nous nous demandions si c’était judicieux de nous engager dans un premier projet en collaboration avec d’autres porteurs de projet. Comment cela se passerait-il ? Mon père qui a fait pas mal d’expériences de ce genre avec son domaine viticole, nous a confortés dans l’idée que le partage, le fait de rejoindre d’autres porteurs de projet, ne pouvaient que nous apporter du bien et s’avéreraient enrichissants.

Apolline : Il m’a également dit que je n’étais pas obligée de gérer le restaurant d’Eko-Stêr, que je pouvais proposer autre chose. Si cela fonctionnait, tant mieux. Le but était d’y aller avec nos envies et nos valeurs.

Léandre : Apolline craignait de s’éloigner de l’essence de notre projet en optant pour un établissement de restauration plus imposant et conventionnel. Pourtant, elle souhaitait vraiment conserver une cuisine simple et accessible. Mon père nous a conseillé de proposer notre projet en l’état. En examinant l’appel à projet d’Eko-Stêr, il nous a fait remarquer que le projet Eko-Stêr paraissait ouvert, que rien n’avait l’air figé. Nous avons décidé de montrer ce que nous avions en tête, et nous verrions bien si cela correspondait à vos attentes. De plus, lorsque nous nous sommes rencontrés sur le site d’Eko-Stêr, nous avons constaté que vous aviez également envisagé d’offrir une seconde option et de coexister avec un restaurant. Nous nous sommes rendu compte que nous partagions la même vision.

Apolline : Aussi, les valeurs d’Eko-Stêr correspondent parfaitement à notre projet, en particulier en ce qui concerne l’inclusion, le recrutement, et même la réutilisation. Tout ce que nous pouvons mettre en place au sein d’un collectif aura un impact bien plus important que si nous agissions seuls.

Léandre : C’est vrai que lorsque nous avons préparé notre dossier de présentation pour répondre à votre appel à projet, nous avons réexaminé la présentation d’Eko-Stêr et la nôtre, et nous les avons croisées pour montrer comment Cruchon s’intégrerait dans l’écosystème d’Eko-Stêr. Nous avons constaté que cela se faisait naturellement et soutenait notre vision, ce qui nous a conforté dans notre décision de nous engager dans cette aventure.

Comment avez-vous choisi ce territoire de Redon ?

Apolline : J’ai travaillé chez Mâche à Paris, un restaurant gastronomique où nous sourcions nos produits de manière exceptionnelle. C’était une expérience vraiment chouette, mais la vie d’un cuisinier à Paris, c’est travailler 14 heures par jour en cuisine, passer 1 heure dans le métro, et le reste du temps au lit. J’ai décidé que si je devais faire ce choix de vie, autant le faire dans un environnement plus sain. De plus, je souhaitais me rapprocher davantage des produits et comprendre comment les choses étaient réellement faites. Donc, avec Léandre, nous avons commencé à explorer les fermes-restaurants en France, en utilisant les référencements d’Ecotable et de Gun Cuisine. Nous avons contacté de nombreux établissements, et notre première expérience a été à La Morinais à Bain-sur-Oust, que j’ai adoré. J’y suis restée presque un an, et c’est là que nous avons eu l’idée de créer une conserverie : à la belle saison j’y ai constaté qu’une certaine quantité de produits finissaient au compost faute de temps pour les transformer, en raison de surplus de production, ou pour d’autres raisons. À contrario sur l’intersaison hiver/printemps, les productions au potager pouvaient manquer et des produits conservés auraient pu nous permettre de travailler une plus large sélection de recettes.

Mon papa, qui est maraîcher, m’a souvent dit qu’une conserverie serait une aubaine pour lui, car il avait du mal à écouler toute sa production et à tout valoriser.

Léandre : De plus, nous avions cette volonté latente de nous installer dans un endroit plus rural où nous pourrions nous projeter à long terme. Initialement, lorsque nous nous sommes installés à Redon, ce n’était pas forcément avec l’idée que ce serait notre lieu définitif. Nous sommes venus principalement parce que La Morinais offrait le cadre professionnel recherché par Apolline. Cependant, nous avons rapidement ressenti que nos attentes étaient comblées et que nous pouvions envisager des projets dans la région de Redon. Nous avons senti que nous avions un terrain fertile pour nous réaliser. Notre rencontre avec Sarah Mainguy et Service Compris a également joué un rôle essentiel en accélérant et en concrétisant notre projet. Ils nous ont convaincus que c’était le moment opportun pour nous lancer, pas dans 10 ans, mais maintenant. 

Est ce que vous pouvez raconter le partenariat avec Service Compris?

Apolline : J’étais à La Morinais, et je sentais que mon temps là-bas touchait à sa fin. Nous avions quelques idées en tête, et un jour, en parcourant le compte Instagram de Sarah Mainguy (Vacarme et Freia), j’ai vu qu’elle organisait une sorte de « speed dating. » Sans vraiment savoir de quoi il s’agissait, j’ai cliqué sur le lien, c’était gratuit. Lors de cet événement, j’ai eu l’occasion de discuter aussi avec Pierre-Antoine Arlot (Maison Arlot Cheng) et Lee Perry (Little Atlantique Brewery) et de leur présenter une idée de projet que nous avions eu. Ils ont trouvé l’idée géniale, mais ont souligné qu’il fallait la concrétiser maintenant. C’est à ce moment-là qu’ils m’ont encouragée à m’inscrire au programme d’accélération de Service Compris, dédié aux projets alimentaires. Ils m’ont dit que nous n’avions pas besoin de candidater, que nous allions participer au programme et que nous allions créer cette conserverie.

C’est Sarah Mainguy qui a assuré notre accompagnement, jouant le rôle de mentor pour nous épauler dans la construction de Cruchon. Une opportunité incroyable, car Sarah apporte un regard créatif, un vaste réseau de contacts, et de nombreuses idées. Elle nous a encouragés, écoutés et guidés lorsque nous avions l’impression que tout allait trop vite. Elle sait tempérer les choses, et nous pouvons la consulter à tout moment et ça c’est génial !

Pouvez-vous nous décrire le projet d’activité que vous y développerez ?

A&L : Dans un futur proche, et dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt émis par la mairie de Béganne (sud-est du Morbihan), nous établissons notre labo dans les locaux de l’ancienne boucherie. Chacune de nos activités vont voir le jour progressivement. Nous commençons par l’activité de petite restauration, qui nous semble être la plus ouverte sur l’extérieur et la plus aisée à mettre en place. Au fil de l’eau, les prestations de services découleront de la consolidation de nos partenariats locaux. Une fois à l’équilibre, nous lancerons la marque de conserves : c’est la facette la plus impactante de Cruchon, nous lui devons donc d’être parfaitement armé pour la concrétiser.

La prévision de notre installation à Eko-Stêr nous permet d’élargir les possibles : 

  1. sédentariser notre offre de restauration, de par la création de la Guinguette Cruchon, qui fera le lien entre l’univers Eko-Stêr et le paysage local.
  2. ouvrir la conserverie sur l’extérieur, en créant un deuxième labo, plus axé sur la médiation que sur la productivité, à l’inverse de notre atelier à Béganne. 
  3. développer l’impact de Cruchon sur son écosystème social et économique, en participant au développement d’Eko-Stêr et en y faisant rayonner nos engagements (plus de réemploi, moins de gaspillage alimentaire, plus de création de valeur en local).

Le restaurant : 

Apolline : Notre offre sera principalement liée au travail de la ferme d’Eko-Stêr, avec des produits frais, à peine transformés, souvent cuits au feu bois ou en cuisson vive, comme à la plancha, et accompagnés de condiments. Nous travaillerons aussi avec des produits régionaux comme le gwell, les fromages et les charcuteries, en collaboration avec de nombreux producteurs locaux que nous apprécions.

Léandre : La cuisine du restaurant sera très spontanée. Nous proposerons des plats en fonction des saisons et des propositions des producteurs locaux. Nous aimerions montrer, à travers notre travail de restauration, toute la vie qui anime les champs autour de nous, un lien souvent négligé. Notre projet est fortement influencé par notre environnement, si bien que nos recettes varieront en fonction du surplus des producteurs locaux.

Apolline : Pour les boissons, nous privilégierons les producteurs locaux pour les cidres, les bières, les jus, les boissons sans alcool et les spiritueux, en favorisant les boissons naturelles et vivantes ainsi que le réemploi. Pour le vin, notre carte sera principalement composée de vins naturels, le plus local possible, en mettant l’accent sur les vins de Loire.

Léandre : D’ailleurs vous savez qu’il y a encore de vignes sur pied à Renac ? Et la commune de Renac possède aujourd’hui les dernières vignes du Pays de Redon. L’Association pour le Renouveau des Vins Bretons référence de plus en plus d’installations… Nous suivons tout ça de près et ne manquerons pas de nous investir en temps voulu !

La conserverie : 

Apolline : La conserverie sur Eko-Stêr nous permettra de développer nos gammes : des process moins complexes que sur Béganne, qui s’accorderont avec une implantation aérée et ouverte à la visite et à la découverte de notre métier.

Léandre : Nous nous intéressons aux procédés qui modifient le pH, la densité, l’eau et la salinité pour créer ou sublimer des saveurs. En collaborant avec des chefs, nous voulons montrer qu’une conserve peut enrichir la cuisine, plutôt que d’être simplement réchauffée.

Où en êtes-vous dans la réalisation de Cruchon ?

A&L : Suite à notre participation à la Social Cup, nous sommes accompagnés par le cabinet Colombus sur la rédaction de nos supports de lecture en interne. Makesense nous a également ouvert les portes de son incubateur : nous avons rejoint la toute nouvelle promo ! Outre le sentiment de reconnaissance que cela nous a procuré, être sélectionné·e·s pour l’incubation était notre objectif principal lors de notre candidature au concours. Nous avons participé à la journée de lancement de la promo, dans les locaux de MakeSense à Paris le 12 juin dernier. Au programme pour ces 9 prochains mois : sécuriser notre mission et les valeurs de Cruchon, construire notre système de gouvernance, anticiper notre croissance et consolider nos plans de financement.

Léandre : J’ai également signé le contrat du Pass Création, un dispositif proposé par la CCI d’Ille-et-Vilaine. Gauthier Six, que vous nous aviez présenté à l’occasion de la cérémonie des vœux 2024 de la CCI, assure notre encadrement sur la structuration du projet. Le dispositif nous permettra par la suite de bénéficier de l’appui de France Active pour la sécurisation du volet financier, ainsi que d’un accompagnement juridique pour le dépôt des statuts.

Apolline : Sur le terrain, nous travaillions main dans la main avec les équipes de la mairie de Béganne pour chiffrer et planifier les travaux d’aménagement sur le local. Nous sommes également investis dans plusieurs projets collectifs portant sur la mutualisation d’outils logistique, le développement de solutions pour le réemploi et l’harmonisation des cahiers de plantations chez nos producteurs partenaires.

La partie la plus chouette, c’est que l’on a entamé la conceptualisation de notre outil nomade pour la petite restauration, en partenariat avec l’Atelier Toboggan, un collectif d’architectes Nantais qui ont installé leur atelier au Terrain Vague. La spécialité du collectif, c’est les maisons en kit, démontables et conçues avec des matériaux en réemploi !

Quels types d’usagers/clients/patients pourront y venir ? En tant qu’usager/client/patient, qu’est-ce que je pourrai y faire ? (quels menus, quels produits, fourchette de tarifs, …)

A&L : L’idée est de créer un lieu de rencontre dynamique où se croisent les habitants locaux et les visiteurs de passage à Eko-Stêr. Ce sera un espace d’échanges vivants, servant de point d’ancrage pour la communauté locale au quotidien. Que ce soit un couple en promenade souhaitant déguster une bière, des participants à une conférence cherchant à prolonger leurs discussions, ou des touristes à l’hôtel désirant savourer un repas, chacun y trouvera sa place. Ce lieu sera une sorte de guinguette décontractée, spontanée, accueillante, accessible et festive, enrichie par la diversité des goûts, des idées et de l’atmosphère. L’objectif est de ne pas cibler une clientèle spécifique, mais de rester ouvert et inclusif pour tous.

Pour le restaurant sur Eko-Stêr, la fourchette de tarifs se situera entre 7 et 15€ pour des petites assiettes, avec un style décomplexé et accessible à tous.

Existe-t-il des équivalents à votre projet en France ou ailleurs ?

A&L :

Les concepts de Conserverie-Restaurant en France : Plusieurs initiatives en France montrent comment le concept de conserverie peut être intégré à une offre de restauration diversifiée comme : Conserverie Roiffé (dans la Vienne), Maison Beaucoup (Pyrénées), lConserverie Marsanne (Sud de la France), La conserverie paysanne (Paris)…

Les concepts de Conserverie-Restaurant à l’International : À l’étranger, plusieurs initiatives montrent comment les conserveries peuvent s’intégrer dans une offre gastronomique moderne comme : Sqirlla (Los Angeles), Corner Smith (Australie), London Borough of Jam (Londres)…

Vers une Modernisation et Diversification des Conserveries : Les idées de conserveries artisanales, combinées avec des offres de restauration, sont bien plus développées dans les pays anglo-saxons. Des initiatives à Brooklyn illustrent cette tendance, encore émergente en France. En France, les conserveries sont souvent abordées sous l’angle de l’entreprise sociale et solidaire ou associative, ce qui ralentit leur progression en tant que start-ups innovantes. Toutefois, nous souhaitons reconsidérer la conserverie comme une source complémentaire de revenus pour les producteurs grâce à leurs surplus. Des projets similaires existent, mais c’est dans la pluralité et la diversité que ces solutions trouveront leur sens.

Quel est votre “petit +” ? 

Apolline : Ma réponse serait « nous » parce que je trouve que nous sommes extrêmement complémentaires et que nous nous encourageons mutuellement à aller beaucoup plus loin dans nos réflexions et nos analyses. Nous avons abordé de nombreux objectifs et enjeux de notre projet, mais la manière dont nous abordons les choses me stimule particulièrement. Je n’aurais pas pu aller aussi loin sans cette synergie entre nos deux cerveaux.

Léandre : Oui, je pense que c’est ce mélange de nos idées et l’enthousiasme que suscite notre projet qui nous pousse à rencontrer constamment de nouvelles personnes et à créer des connexions enrichissantes. Nous sommes deux, et notre projet est né et évolue grâce aux échanges. Cette dynamique nous a permis de bien nous projeter sur Eko-Stêr, de préparer nos partenariats auprès des distributeurs. Nous restons toujours dans une démarche très ouverte, sans limiter le projet à nos idées et notre vision initiale. Être deux nous aide à séparer le projet de nous-mêmes et à le faire grandir tout en restant à l’écoute de notre environnement.

  1. Le food pairing est une méthode scientifique qui permet d’imaginer de nouvelles combinaisons d’ingrédients inattendus et à priori incompatibles ↩︎
Feuilleton Eko-Stêr – Episode #4

Feuilleton Eko-Stêr – Episode #4

Que s’est-il passé depuis la dernière newsletter ? Entre une étude de marché soutenue par différents acteurs, Eko-Stêr qui devient une ZARe et qui lance son premier événement les Ekotoniales… On vous raconte tout (ou presque) de cette aventure entrepreneuriale et collective, parfois semées d’embuches.👇

Août 2023

IL VA Y AVOIR DU SPORT

Réunion avec Éric Ribault du GESPR pour consultation sur la thématique sportive. 🧘‍♀️

Août 2023

ILS ONT DES CHAPEAUX RONDS

Rencontre avec une représentante de la région Bretagne pour aborder les questions de subventions régionales et européennes. 🎯

Août 2023

SUBVENTION BPI

Obtention d’une subvention BPI “Diagnostic AXE INNOVATION”

Septembre & Octobre 2023

ATELIERS PARTENAIRES

Cartographie des Imaginaires, 1er atelier avec l’ensemble des partenaires du projet : 
– Marie-Renée Briand et son équipe de la Mutuelle des Pays de Vilaine 🧑‍⚕️
– Pierre-Yves Le Gal d’Arzel Management et de l’hôtel du Lieu-Dit 🛌
– Appoline Marmin et Léandre Lelong du projet Cruchon Conserverie 🥘
– Jean-Michel Le Guen de la Microferme des Anges 🥕
– Laure Bouguen de Ho Karan🧴

Ainsi qu’avec des experts qui nous conseillent sur les activités que l’on retrouvera sur Eko-Stêr :
– Pauline Poirier de Service Compris 🍽️
– Eric Ribault du GESPR 🏃‍♂️
– Baptiste Dupas et Marine Laurent d’Open Lande 🔭

Octobre 2023

EKO-STÊR, UNE ZARE ?

Parution d’un article sur Ouest France concernant la clôture de la 1ère “promo” de la Convention des Entreprises pour le Climat de l’Ouest, où hasard des choses, on y parle de deux sociétés, Someva et Cocon, qui veulent créer leur propre Zone d’Activité Régénérative (ZARe).
Chose qui nous a ouvert les yeux et enclenché un déclic. Ça y est, nous savons enfin comment définir Eko-Stêr, d’un point de vue technico-administratif! C’est une ZARe !

Octobre 2023

QU’EST-CE QU’ON MANGE ?

Service Compris commence à nous accompagner sur l’étude de marché d’une offre de restauration au sein d’Eko-Stêr et sur la définition exacte du type de restauration

Octobre 2023

ETUDE DE BIODIVERSITÉ

Lancement de l’étude faune et flore qui va se dérouler sur les 4 saisons.

Octobre 2023 à Décembre 2024

REPENSONS LES USAGES DES BÂTIMENTS

Écriture des cahiers des charges de rénovation des 4 bâtiments et des extensions + constructions. 👷

Novembre 2023

Screenshot

LA CARTOGRAPHIE DES IMAGINAIRES 🗺️

1ère version de la cartographie des imaginaires, réalisée par Sensipode, qui est un tableau de bord de suivi de l’ensemble des futures activités accueillies au sein d’Eko-Stêr, selon une lecture triple capital (environnementale, sociale & économique).

Décembre 2023

LES EKOTONIALES

La programmation des Ekotoniales commence à s’écrire… 🤯

Janvier 2024

REUNION AU GRAND AIR 💨

Visite Eko-Stêr avec une météo à -5°C avec Thomas de La Giroday, pour organiser une visite avec Paul Tesson et Olivier Croix.
Puis, tant qu’à organiser une visite, autant la proposer à d’autres personnes intéressées :
– deux tiers-lieux locaux, Chez Angèle / Le Fauteuil à Ressort avec Alexandra Fresse-Eliazord, La Maison Chardonnerets avec 🍁 Emmy Druesne & Timothee Frydman ,
Charlène Blaye , spécialiste de l’économie régénérative chez Suricats Consulting ,
Laure Bouguen de HO KARAN 💚 , marque de bien-être holistique.

Objectifs : Échanger sur nos sources d’inspirations et de collaborations possibles.

Janvier 2024

BONNE ANNÉE ! 🥳

Eko-Stêr était invité à participer à une table ronde sur la thématique de la transition et l’innovation environnementale, lors de la soirée des vœux de la CCI Ille-et-Vilaine Redon Sud Vilaine.

Janvier 2024

ALLER A L’ESSENTIEL 📌

Suite aux dernières estimations des coûts de rénovation et leur impact sur les loyers, aux contraintes du Plan Local d’Urbanisme (PLU), ainsi que de notre engagement à préserver et promouvoir la biodiversité sur le site, la simplicité et la sobriété sont essentielles pour notre projet.

Avril 2024

Les Ekotoniales Conférence sur “L’écolonomie et les zones d’activité régénératives (ZARe)”

LES RENCONTRES DE L’ÉCONOMIE RÉGÉNÉRATIVE ET INCLUSIVE

Nous avons organisé l’épisode #0-Beta Test des Ekotoniales en format hybride, combinant présentiel et digital. Revivez l’événement en ligne : Les Ekotoniales – épisode #0 🎬

Mai 2024

LA BRETAGNE C’EST TENDANCE ?

En réponse aux nouvelles contraintes et tendances post-rachat du site de Ti Kendalc’h, nous mandatons Bretagne Compétitivité et l’antenne de Redon de la CCI d’Ille-et-Vilaine pour une étude de marché sur l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et l’événementiel, incluant les futures tendances.

Mai 2024

ÊTRE UNE ZARe, OU NE PAS ÊTRE

Participation à une réunion regroupant entreprises, associations, collectivités et établissements d’enseignement supérieur pour définir un modèle de ZARe (Zone d’Activité Régénérative), planifier son évolution et structurer son développement. 🖖

Juin 2024

VERS UNE SANTÉ GLOBALE

Réunion d’information entre la Mutuelle des Pays de Vilaine et l’équipe d’Eko-Stêr pour présenter les différentes options envisageables de l’offre santé. 🧬

Feuilleton Eko-Stêr – Episode #3

Feuilleton Eko-Stêr – Episode #3

Que s’est-il passé depuis la dernière newsletter ? On commence à parler d’Eko-Stêr dans la presse, nous continuons les ateliers d’échanges, nous lançons un appel à initiatives… On vous raconte tout (ou presque) de cette aventure entrepreneuriale et collective ici.👇

Avril-Mai 2023

ET AVEC CECI ? UN VOISIN d’EKO-STÊR ?

Hasard des choses et des réseaux-sociaux, nous avons découvert un très beau projet de formation à l’agriculture responsable et régénérative 👩‍🌾 qui était en recherche d’un futur lieu où s’installer. Ils sont venus voir Saint-Vincent-sur-Oust… Il y a eu coup de ❤️ des 2 côtés. Nous croisons les doigts pour qu’ils soient bientôt nos voisins !

23 Mai 2023

un chemin semé d’embûches

A défaut d’avoir pu aller sur Paris pour 2 rendez-vous liés à Eko-Stêr…. train avec 1h30 de retard… L’environnement de la gare de Nantes et le temps d’attente ont inspiré Jonathan pour l’écriture d’un post Linkedin sur les mobilités douces inclusives 🚲…. un des challenges que nous tenterons de relever au sein d’Eko-Stêr.

12 Juin 2023

ça bouillonne en cuisine

Rencontre avec l’association Les Bouillonnantes qui fédère, soutient, accompagne et valorise les lieux et acteurs engagés en faveur d’une alimentation responsable (un des adhérents est La Morinais, ferme restaurant située à Bains-sur-Oust 🍽️).

22 juin 2023

POint d’Étape santÉ

Présentation en Conseil d’Administration de la Mutuelle des Pays de Vilaine (partenaire centre de santé) de l’état d’avancement du projet Eko-Stêr et des points d’étapes que nous devons assurer avec nos partenaires du projet, dans l’objectif d’ouvrir Eko-Stêr en 2026-2027. 🗓️

27 Juin 2023

BONJOUR PARIS

Un aller-retour dans la journée sur Paris, afin d’échanger avec Ho Karan, qui devient notre 1er partenaire pour le futur espace bien-être. Est-ce un signe ?!… Nous étions rue de Bretagne 😉

29 Juin 2023

ON SE LA JOUE COLLECTIF

Réunion avec Open Lande pour faire un point d’étape et échanger sur le projet du tiers-lieu.
Objectif : accueillir des acteurs de l’impact environnemental & social, locaux, régionaux et nationaux, pour une co-programmation événementielle et de formation.

30 Juin 2023

 LA SANTÉ SE MET EN QUATRE

C’est parti ! Nos complices du “pas de côté” et de la “tempête de cerveaux” 🌪️, Sensipode, avaient concoctés pour nos partenaires du centre de santé globale, un atelier dédié ⛑️, afin de passer à la moulinette, l’ensemble du projet et des idées, et d’en tirer la substantifique moelle !

4 Juillet 2023

CRUCHON VISITE EKO-STÊR

Eko-Stêr, ce n’est plus le projet d’un seul restaurant, mais aussi celui d’une cave à manger et conserverie : Cruchon, porté par Apolline et Léandre, installés à Redon depuis 1 an.
Avec l’aide de Service Compris et leur mentor Sarah Mainguy, ils ont eu la bonne idée de nous contacter, c’est un coup de ❤️.

18 Juillet 2023

LIEU HORS DU TEMPS POUR PROJET ATYPIQUE

Réunion prospective concernant l’évolution des bâtiments, dans le respect du PLU, afin de les faire transiter de leurs anciennes activités liées à Ti Kendalc’h aux activités qui seront accueillies par Eko-Stêr.

28 Juillet 2023

DE L’IMAGINAIRE INDIVIDUEL AU CONCRET COLLECTIF

Réunion avec Sensipode pour l’organisation de 3 ateliers en septembre-octobre avec les partenaires qui développeront les 6 activités qui seront accueillies au sein d’Eko-Stêr.
Plus d’info dans la Newsletter #3

LE COLLECTIF EKO-STÊR SE DÉTRICOTE POUR VOUS ! 🧶 Episode #2

LE COLLECTIF EKO-STÊR SE DÉTRICOTE POUR VOUS ! 🧶 Episode #2

Derrière Eko-Stêr et ses différentes activités, il y a du monde, des personnalités, des savoir-faire variés. Quoi de mieux que donner la parole à chacun de nos partenaires pour qu’ils vous expliquent le pourquoi du comment ils ont rejoint ce projet ?

Tous les 2 mois, vous retrouverez dans notre newsletter une interview à ce sujet.

Aujourd’hui, Eko-Stêr donne la parole à Pierre-Yves, notre partenaire pour l’activité Eco-hôtel Inclusif 🎙

Peux-tu te présenter et présenter ta structure en quelques mots ? 

Je m’appelle Pierre-Yves Le Gal. J’ai 37 ans, je vis à Nantes et je suis papa de 2 petits enfants. J’ai par ailleurs plusieurs sociétés.

Ma première société, Arzel, créée en 2012, est spécialisée dans l’accompagnement de pilotage de projets hôteliers pour le compte d’exploitants hôteliers, de porteurs de projets, d’investisseurs. Au cours de ces 10 dernières années, nous avons principalement travaillé sur l’ouverture et le pilotage de projets qui font des pas de côtés comme des auberges de jeunesse, des auberges familiales, des hostels, des écolodges et des concepts atypiques aussi bien par leur programmation, leur positionnement commercial et marketing et leur développement du parcours client novateur. Nous avons notamment un projet en cours aux Sables-d’Olonne. 

Mais notre activité a beaucoup changé ces 3 dernières années. Nous avons préféré nous structurer et réfléchir à nos ambitions : non seulement en portant des projets hôteliers jusqu’à leur ouverture mais aussi en les exploitant. C’est dans ce cadre là que nous avons porté un projet en propre qui est Le Lieu Dit à Nantes. Telle une place de village,🏘️👫👬👭 nous avons repensé l’hôtellerie de quartier avec un certain nombre d’aspérités, tant du commerce de proximité, que du service, ou de l’hôtellerie décomplexée et vertueuse, avec un coeur d’activité qui se passe autour de la restauration 🍽️🍕, service aujourd’hui un peu oublié des hôtels.

Nous exploitons désormais un deuxième hôtel à Nantes, l’Astoria, et sur lequel nous prévoyons des travaux d’ici 2025. C’est un hôtel avec un positionnement plus central, plus urbain sur lequel nous essaierons de positionner un certain nombre de nos convictions tant en termes de lieu de vie, de multi-activités, ou de tiers-lieu. 

Nous avons une chance formidable dans ces hôtels qui sont très bien situés, avec des rez-de-chaussée très vastes et sur lesquels les acteurs classiques de l’hôtellerie y intègrent trop peu de programmation, se retrouvant malheureusement vides entre 9h et 17h00, alors que ce sont, je pense, des terrains de jeu à explorer.

Quels sont les grands enjeux que tu rencontres en ce moment dans ton activité ? Et comment essayes-tu d’y répondre ? 

Le premier est un enjeu humain de recrutement, formation et fidélisation des équipes.

Quel que soit le type d’hôtel ou de restaurant que l’on monte, qu’il soit le plus vertueux, le plus responsable possible, s’il n’y pas une équipe derrière pour incarner, promouvoir et produire les services de cet établissement, cela devient quasiment impossible.

L’enjeu est alors :

  • de réinventer les modèles de gestion du personnel,💡 
  • de séduire, former, et embarquer de nouveaux talents qui ne sont pas issus de l’hôtellerie-restauration, 
  • de les conserver en réfléchissant aux conditions de travail, à la suppression des coupures ✂️, à une meilleure formation ; en leur donnant un début de passion pour ce métier, ❤️‍
  • de les sensibiliser sur l’impact environnemental, avec le zéro-déchet ♻️, le mieux acheter et consommer 💚…, 
  • et enfin de créer une énergie positive.

Le deuxième enjeu est de surprendre le client,‼️🤩 en créant un miroir grossissant de la modernité en hôtellerie. L’hôtel ou le restaurant doivent être des lieux de découverte et pas uniquement des lieux de continuité de la maison, ou de ce qu’on a vu à la télévision. Il faut se questionner sur comment nous pouvons oser, comment nous pouvons faire en sorte de mettre de la nouveauté dans les chambres, dans les assiettes, dans les parties communes, pour faire en sorte qu’un client se dise “Tiens j’ai vu ça, c’est pas mal, je pourrais éventuellement le ramener à la maison, ou dans mon entreprise, ou dans mon quotidien”.✨ C’est se dire qu’en communiquant autour de ça on doit pouvoir surprendre le client, quitte à le brusquer un petit peu.

C’est aussi réussir à surprendre le client en changeant un peu notre paradigme en termes de développement durable 🦉🌳🌺♻️dans ce domaine. Cela passe, sans vouloir être trop radical, par une réflexion sur le confort du client 🛌qui est le biais par lequel nous avons été formé en hôtellerie-restauration.

L’hôtellerie-restauration a toujours été en recherche incessante de confort : On ne dit jamais non à un client. Si un client veut de l’opulence il doit l’avoir… Mais je pense que nous devons être droits dans nos bottes en proposant une approche différente : du low tech (pas de climatisation, pas de télévision), du mieux manger, de la sobriété en général en termes de décoration et d’équipement. C’est aller un peu à l’encontre du confort du client, sans être moralisateur, sans dire que c’est pour leur bien. Il faut assumer jusqu’au bout.

As-tu quelques chiffres clés à nous présenter sur TES ENJEUX ?

Le secteur de l’hôtellerie-restauration conserve une légère opportunité car de nouveaux profils continuent d’arriver. Et je pense que l’une des clés du recrutement en général dans notre secteur est de mettre en avant tes valeurs, ton projet, presque comme un projet de société, tant pour tes clients que pour tes collaborateurs, car ils représentent en réalité la même cible.🎯

Au Lieu Dit, notre succès repose sur notre public plutôt jeune,🧒 qui est également notre cible potentielle de futurs collaborateurs. 

Et, je crois que si un collaborateur actuel ou futur adhère à nos valeurs, il franchira nos portes. Parfois, il n’y a pas nécessairement une parfaite adéquation avec le poste lui-même, mais nous attirons des talents. 

En termes de chiffres, nous avons la chance de voir notre équipe se développer continuellement. Nous avons commencé avec 8 personnes et nous sommes maintenant 20 au Lieu Dit, et 3 autres chez Arzel. 

Grâce à notre approche de proximité, de sobriété et de donner un sens, notre restaurant fonctionne très très bien, avec une moyenne de 220 à 280 couverts par jour, et notre hôtel affiche un taux d’occupation supérieur à 75%, ce qui dépasse légèrement les standards nantais. Nous parvenons à séduire cette clientèle et nous constatons qu’une approche légère et responsable séduit à la fois nos collaborateurs et notre public cible.

Dans quel contexte as-tu entendu parlER d’Eko-Stêr ?

Je fais un parallèle avec l’arrivée de nouveaux collaborateurs, car l’émergence du Lieu-Dit a attiré un certain nombre de porteurs de projets, qu’ils soient liés ou non à l’hôtellerie-restauration. Ils sont venus en tant que clients, probablement par curiosité,⁉️ et ont ensuite perçu chez nous une ouverture d’esprit, du moins je l’espère. C’est ainsi que j’ai rencontré Claire et Jonathan pour le projet Eko-Stêr. 

C’est donc à travers les valeurs du Lieu Dit que nous nous sommes rencontrés, que j’ai découvert leur projet, que je suis allé le visiter, et doucement nous avons commencé à élaborer une programmation hôtelière. 

Il ne suffit pas de se lancer dans des projets par simple opportunité, en espérant obtenir un coup de projecteur médiatique. Il est crucial de partager une vision commune, celle d’une hospitalité en constante évolution et d’une intégration harmonieuse de diverses activités autour de l’hébergement. Cela crée une atmosphère stimulante et dynamique, un « joyeux bordel » 😄 où chaque élément se combine pour former un ensemble cohérent. C’est précisément ce « joyeux bordel » et cette approche qui m’ont séduit chez Eko-Stêr, et qui ressemblent énormément à ce que nous nous efforçons de réaliser ici, au Lieu-Dit, ainsi que dans nos autres projets.

Qu’est ce qui t’as attiré dans ce projet et pourquoi as-tu décidé de rejoindre l’aventure ?

J’apprécie particulièrement l’approche assez radicale d’Eko-Stêr en ce qui concerne son volet hôtelier. Situé dans un cadre rural accueillant🌳🌳🌳, ce vaste terrain de jeu répond à un besoin crucial. En effet, les études démontrent que ces 15 à 20 dernières années ont été particulièrement difficiles pour l’hôtellerie rurale, notamment pour les établissements en dehors des centres-villes, des zones périurbaines et des zones balnéaires. C’est pourquoi il est impératif de donner un nouveau souffle à l’hôtellerie rurale.

J’aime aussi le projet pour ses multiples facettes et ses différentes voies d’accès. Que ce soit à travers le bien-être, les séminaires, la restauration, l’hébergement ou la santé, l’idée est de créer un lieu de destination attrayant. On ne se rend pas simplement là-bas pour satisfaire un besoin d’hébergement ou de restauration, mais plutôt pour découvrir l’atmosphère unique de cet endroit.✨💫 Cela peut inciter les visiteurs à revenir ultérieurement pour d’autres motifs personnels ou professionnels.

Enfin, ce qui m’a plu, ce sont les sujets du développement durable, de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et de l’inclusion.👩‍🦽 Il est intéressant de vouloir se positionner comme un modèle de modernité et de démontrer qu’un tel modèle est possible. Rien de mieux que des personnes qui se disent : « Personne n’y a pensé, personne ne l’a fait. » Mais ce n’est pas parce que personne ne l’a fait que cela ne peut pas être réalisé.

Un exemple que je cite fréquemment est celui de l’ordinateur Mac 🍏 doté du cube bleu à l’arrière. Personne ne réclamait un ordinateur en forme d’ogive entièrement bleu, mais Apple a osé le créer. C’était une idée brillante 💭et les gens se sont littéralement arraché cet ordinateur.

C’est un peu le principe de ces projets-là : montrer qu’ils ont du sens, une véritable logique, et qu’ils plaisent malgré les nombreux obstacles. Soyons honnêtes, la position géographique d’Eko-Stêr n’est pas directement liée à d’importants flux touristiques. Elle est située dans une belle agglomération mais pas au cœur d’une grande métropole, et est proche de nombreuses métropoles sans pour autant être en bord de mer. Finalement, nous devrons créer nos propres atouts.

Cette approche me fait penser à nos voisins Vendéens et à leur stratégie pleinement assumée du département. Bien que la Vendée ne soit pas dotée d’atouts naturels exceptionnels tels que de grandes villes ou des plages paradisiaques, elle a néanmoins adopté une politique de création de destinations en valorisant des événements tels que le Vendée Globe et des sites touristiques uniques comme le Puy du Fou. 

En résumé, si nous ne disposons pas d’éléments distinctifs majeurs, nous devons les créer nous-mêmes.

Peux-tu nous décrire le projet d’ECO-Hôtel Inclusif que tu souhaites mettre en place sur Eko-Stêr avec nous ?

Le projet hôtelier est en cours de développement sur Eko-Stêr et il se concentre principalement sur la création d’une hôtellerie accessible. Les porteurs de projet mènent une réelle réflexion sur l’accessibilité et l’inclusion dans ce domaine, qui est souvent négligé. L’objectif est d’offrir un accueil de qualité aux personnes en situation de handicap 👨‍🦽, en rémission, ainsi qu’à une clientèle vieillissante, car notre clientèle tend à être de plus en plus âgée.👵👴 Ce défi est particulièrement marqué pour les hôtels indépendants, tandis que l’hôtellerie de groupe a déjà pris une longueur d’avance.

Notre ambition est de créer un lieu où se mêlent harmonieusement des clients à la recherche de confort, de détente et de repos, 🧘‍♀️🚴🏻 des clients en déplacement professionnel, des passionnés de gastronomie 🍽️ et une clientèle peut-être un peu plus festive.🥳 Ce qui rend cette dynamique intéressante, c’est la possibilité de favoriser les échanges et les interactions entre ces différentes catégories de clients.

Dans cette perspective, nous souhaitons développer une approche sobre de l’hôtellerie. Notre engagement envers nos clients se résume à leur offrir un sommeil de qualité 🛌 et une douche agréable,🚿 sans chercher à créer un luxe ostentatoire basé sur des détails superflus comme l’épaisseur de la moquette. Notre objectif est plutôt de s’inscrire harmonieusement dans le paysage environnant, d’en faire partie intégrante, et de réduire au maximum l’empreinte de nos chambres en termes d’équipements, d’aménagement, de décoration et de technologie.

Cependant, une fois que nous aurons comblé ce besoin essentiel de bien dormir et de prendre une bonne douche, nous comprenons que la véritable essence de l’expérience se trouve ailleurs, dans les multiples activités proposées à Eko-Stêr. Il ne s’agit donc pas de se cloîtrer dans sa chambre, mais plutôt de créer un espace réconfortant où l’on se sent bien, tout en incitant nos clients à passer le moins de temps possible à l’intérieur. 

En réalité, le succès de notre projet se mesurera au temps que les clients passeront en dehors de leur chambre, car c’est là que se trouve l’attrait véritable d’Eko-Stêr.

Où en es-tu dans la réalisation de ton activité au sein d’Eko-Stêr ?

La tâche qui nous attend est tout simplement immense. Nous devons mettre en place un programme qui repose sur les flux de clients. Au lieu d’une simple marche dans l’espace, c’est un véritable parcours dans le temps qui nous attend, de 1h du matin jusqu’à 23h.⌚ Il est crucial de réfléchir à ce qui se passera dans l’établissement, comment nous pouvons insuffler de la vie, optimiser les espaces et garantir un confort optimal. Il s’agit d’un processus de réflexion approfondie, de perfectionnement et de peaufinage de l’identité de l’hôtel. Pourquoi choisir Eko-Stêr ? Quels sont nos engagements essentiels ? Le confort, la sobriété, la convivialité… Nous devons nous assurer d’avoir des atouts concurrentiels, des avantages concurrentiels solides.

Ensuite, il faudra passer à la construction et à l’aménagement. Une fois que le travail de programmation sera terminé, nous devrons nous lancer dans une véritable quête pour trouver la décoration parfaite, le mobilier adéquat et les initiatives novatrices. Nous devrons rechercher des matériaux recyclés,♻️ parfois méconnus, qui se trouvent sous nos yeux depuis des années. Notre objectif est de construire un hôtel avec un impact environnemental minimal. Il s’agit de créer un hôtel neuf en utilisant le moins de ressources neuves possible, en privilégiant une réflexion poussée. Nous ne devons pas suivre aveuglément les sentiers battus pour chaque aspect du projet. Il est essentiel de se demander pourquoi nous faisons les choses de cette manière et pourquoi nous ne pourrions pas faire différemment. 👨‍🔬 Parfois il faudra accepter de renoncer à certaines idées qui ne sont pas réalisables en raison des obligations légales liées à l’accessibilité et à la sécurité. Chaque sujet doit être abordé avec une perspective nouvelle. 

Donc oui, il y a encore beaucoup de travail 🚧 à accomplir, c’est indéniable.

Quels types d’usagers pourront séjourner dans cet hôtel ? Qu’est-ce qu’ils pourraient y faire?

La vision initiale est basée sur une approche arithmétique. Il y a 5 jours de travail et 2 jours de week-end dans une semaine, et seulement 5 semaines de congés payés en France. Par conséquent, si nous aspirons à un projet couronné de succès sur le plan économique – ce qui est crucial – notre cible doit se tourner naturellement vers le tourisme d’affaires. 👔

Cependant, il est important de souligner que nous ne visons pas les déplacements traditionnels des représentants de commerce ni les séminaires d’entreprise classiques. Notre objectif est plutôt d’attirer des professionnels travaillant à distance,💻 des retraites professionnelles à la recherche d’un cadre propice à leur activité.🌳 Nous disposons d’un espace de jeu et de travail exceptionnel qui peut être exploité par les entreprises. Ainsi, nous devons en premier lieu cibler les entreprises, car ce sont elles qui assureront notre activité tout au long de l’année. Nous chercherons à attirer des entreprises du bassin rennais, nantais, mais également d’autres régions plus éloignées.

Ensuite, nous aurons une clientèle loisir qui sera motivée par l’idée de vivre une expérience de « bulle » ou d’évasion. 🌳🧘‍♂️ Il ne s’agit pas tant de découvrir la région de Redon, mais plutôt de se connecter avec toutes ses particularités et ses valeurs. Nous devons développer des séjours de loisirs pour les individus, les couples ou les familles.

Il existe de nombreuses connexions et interactions possibles avec les activités professionnelles nomades, avec la restauration et avec les activités touristiques. Nous pourrions proposer des packages découverte incluant des expériences liées à l’agriculture,👩‍🌾 aux sports 🚴‍♀️et aux loisirs en plein air.🧗🏻‍♂️ Je suis convaincu que nous pouvons créer plusieurs formules attractives autour de ces activités.

Connais-tu des établissements similaires comme des hôtels inclusifs ou d’autres typologies d’éco-hôtels qui intègrent différentes activités en France ou ailleurs ?

Actuellement, je n’ai pas de référence précise en tête pour décrire à quoi pourrait ressembler Eko-Stêr. Cependant, il existe des établissements qui ont réussi à combiner efficacement ces éléments, tels que Le Domaine de Pan situé près de Saint-Nazaire, dans la région de Brière. De plus, le Country Lodge et le Barn ont été des pionniers dans le domaine de l’hôtellerie alternative axée sur la destination et la campagne. Il y a également la Grée des Landes, bien que son orientation soit davantage axée sur le bien-être et les soins. Dans l’ensemble, je n’ai pas encore identifié un établissement équivalent qui intègre l’inclusion, le développement durable et l’hébergement, tout en offrant des services adaptés aux besoins des voyageurs d’affaires.

Quel est ton “petit +” ?

Le petit + c’est que j’aime bien me mettre en danger sur des projets comme ça ! ⚡⚡⚡La prise de risque et la sortie de zone de confort font partie intégrante des projets ambitieux.  L’idée est de se démarquer en faisant les choses différemment, avec un fort engagement. Je considère que le véritable succès d’un projet réside dans sa capacité à surprendre, voir à heurter de manière positive, tout en apportant une valeur ajoutée significative. J’ai cette volonté de faire les choses de manière unique à chaque fois.

>>> Interview réalisée le 14 avril 2023, avec Pierre-Yves Le Gal du Lieu Dit + Arzel à Nantes

Photos par ©Elodie Villalon