Pour ce numéro des 4 saisons d’Eko-Stêr, nous avons choisi de vous faire découvrir l’été à travers des affiches vintage, symboles de destinations touristiques emblématiques. Comme une balade sur Eko-Stêr, au cœur de l’Île aux Pies, ces images rétro évoquent la création d’une nouvelle destination unique et inspirante.
Eko-Stêr est conçu pour devenir une destination touristique attrayante et innovante grâce à plusieurs éléments clés :
1. Cadre naturel exceptionnel
Localisation privilégiée : Situé à Saint-Vincent-sur-Oust, à la frontière entre les Pays de la Loire et la Bretagne, à 2 heures de Paris et à 1 heure de Rennes, Nantes, Vannes et Saint-Nazaire. L’Île aux Pies est un site naturel unique qui attire les amateurs de nature, les randonneurs, les cyclotouristes et les familles en quête de tourisme vert.
Paysages variés : Rivières, forêts, champs et falaises offrent une diversité de paysages propices à la détente et aux activités de plein air.
2. Concept original et une expérience régénératrice
Immersion en pleine nature : Eko-Stêr propose des activités axées sur la découverte de la nature et le mieux-être.
Développement touristique durable : Participation à un modèle de tourisme respectueux de l’environnement, permettant aux visiteurs de contribuer positivement à la préservation de la nature. (Gestion des ressources naturelles, conservation de la biodiversité, initiatives pour minimiser l’empreinte écologique des visiteurs, sensibilisation environnementale…)
Inclusion : Aménagements intérieurs et extérieurs accessibles à tous (clients comme salariés, quelle que soit la diversité des capacités et des besoins).
Expériences uniques : Une véritable place de village avec un restaurant bistronomique, une guinguette, un hôtel, un centre de santé globale, une ferme maraîchère sur sol vivant, un tiers-lieu et de nombreux événements autour de l’impact environnemental et social.
3. Ressources locales et partenariats
Valorisation des produits locaux : Collaboration avec des producteurs, artisans et entreprises locales pour offrir une expérience authentique et soutenir l’économie locale.
Circuit court : Encouragement à consommer localement et à découvrir les richesses de la région.
4. Accessibilité et mobilité
Proximité des gares ferroviaires : Facilite l’accès en train, réduisant l’empreinte carbone des déplacements.
Itinérances douces : Possibilité de venir à vélo, à pied ou à cheval, promouvant un tourisme durable.
Accès fluvial : Les canaux offrent une voie d’accès originale pour les amateurs de navigation fluviale.
5. Impact positif sur la communauté locale
Développement économique : Création d’emplois et stimulation de l’économie locale par le tourisme.
Renforcement des liens sociaux : Coopération avec les acteurs locaux et facilitation de l’accès aux différentes activités pour les locaux.
6. Politique régionale active
Favoriser les projets touristiques durables : par exemple, positionner le tourisme breton comme un secteur pionnier de l’innovation sociale, responsabiliser les visiteurs à travers des expériences touristiques, et aligner les enjeux touristiques avec les besoins des populations locales…
Faire de la Bretagne une destination d’excellence : par exemple, utiliser l’itinérance douce terrestre pour découvrir les cultures et les paysages bretons, garantir une accessibilité optimale pour les Bretons et les visiteurs grâce à des mobilités efficaces, valoriser la culture vivante pour renforcer les liens entre visiteurs et habitants, et faire des canaux un lien entre eau douce, terre et mer.
Avec APOLLINE MARMIN & LÉANDRE LELONG du projet CRUCHON
Derrière Eko-Stêr et ses différentes activités, il y a du monde, des personnalités, des savoir-faire variés. Quoi de mieux que de leur donner la parole pour qu’ils vous expliquent le pourquoi du comment ils ont rejoint ce projet ?
À chaque newsletter, vous retrouverez une interview avec un ou plusieurs de nos partenaires.
Aujourd’hui, Eko-Stêr donne la parole à Apolline et Léandre 🎙
Pouvez-vous vous présenter et présenter votre projet en quelques mots ?
Apolline : Je suis Apolline, j’ai toujours travaillé dans la restauration, d’abord en salle puis en cuisine. Poussée par mon appétit pour les bons produits, les accords pertinents et l’esthétisme de la composition d’une assiette tant par ses goûts, ses odeurs que par son visuel.
Pour répondre à cet appétit, j’ai choisi de me former aux côtés de Michael Gamet au restaurant gastronomique Mâche à Paris. L’approche culinaire du chef Michael Gamet est guidée par le règne végétal, en particulier par les plantes sauvages mais aussi par ses voyages et son attrait pour la chimie et les pairings1.
Pour me rapprocher du produit et des producteur.rice.s, j’ai secondé Calixte Martinière au restaurant à la ferme La Morinais à Bains-sur-Oust où nous travaillions en grande majorité les produits de la ferme. J’y occupais le poste des entrées et des desserts avec une approche végétale et gourmande.
Depuis 2023, je diversifie mon activité de cuisinière : résidences en maison d’hôte, cave à manger, guinguettes éphémères autour de la cueillette sauvage et maritime, événements culinaires autour de la paysannerie…
Léandre : Pour ma part, je m’appelle Léandre. J’ai obtenu une licence en artisanat de mode et un CAP en joaillerie. Cependant, mes origines familiales me relient à l’agriculture et la production alimentaire. Mon père est vigneron dans le sud de la France, sur un domaine familial, bio et avec des bouteilles réutilisables. Ma mère, à Paris, est traiteur spécialisée dans le bio et le zéro déchet, et j’ai travaillé à ses côtés pendant de nombreuses années. De plus, mon frère est chef cuisinier, ce qui signifie que j’ai toujours été entouré par le monde de la cuisine. Mon désir de m’impliquer davantage dans ce domaine a coïncidé avec celui d’Apolline de se rapprocher d’une cuisine plus proche de la nature, ce qui nous a conduit à notre expatriation à Redon et à la création du projet Cruchon.
A&L : Dès mai 2025 Cruchon proposera une offre de petite restauration en itinérance sur les ports d’eau douce de la région de Redon. Nous construisons une remorque aménagée, pour proposer une offre de restauration locavore, des sandwichs garnis de produits locaux cuits au feu de bois !
Dans un second temps, nous proposerons des prestations dédiées à la restauration collective, aux distributeurs locaux et aux producteur·rice·s partenaires. Nous voulons permettre aux chef·fe·s de la restauration collective de transformer et stériliser les productions de leurs fournisseur·euse·s locaux·ales. Et nous désirons transformer les produits bruts pour faciliter leur commercialisation, par la·le producteur·rice et/ou par des distributeurs partenaires.
Dans un troisième temps, nous commercialiserons chez nos distributeurs les conserves Cruchon conserverie ! Nous achèterons les invendus et invendables de nos fermes locales partenaires, pour faire des conserves végétales dans des contenants réemployables.
Puis à l’ouverture d’Eko-Stêr, Cruchon réunira une offre de restauration sous forme de Guinguette, Cave à Manger, une conserverie et son point de vente directe, ainsi qu’un point de collecte pour les contenants réutilisables afin de dynamiser le réemploi dans la région de Redon.
Quels sont les grands enjeux que vous rencontrez en ce moment dans votre activité ? Comment essayez-vous d’y répondre ?
A&L : Les principaux enjeux que nous rencontrons sont la réduction du gaspillage alimentaire et la réduction de l’usage de contenants à usage unique. Ces 2 enjeux ont des répercussions environnementales et sociales.
Au niveau environnemental, nous nous concentrons sur les défis liés aux contenants en verre, une industrie polluante et coûteuse. Cependant, des systèmes nationaux efficaces offrent des alternatives au verre à usage unique, que nous cherchons à promouvoir à Redon. Le réemploi est une excellente solution, mais son efficacité réside dans des réseaux de réemploi généralisés à l’échelle régionale ou nationale, permettant ainsi de prolonger la durée de vie des contenants. Notre objectif est de dynamiser ces systèmes dans la région de Redon, où ils sont encore en émergence.
Nous visons également à réduire le gaspillage alimentaire, car l’agriculture, même biologique et respectueuse de l’environnement, consomme beaucoup d’énergie pour la production, le transport, et l’acheminement des matières premières. Pour maximiser les ressources utilisées, nous cherchons à offrir aux producteurs une solution pour valoriser les produits invendables en raison de leur aspect, couleur, les invendus qui n’ont pas trouvé acheteur ou surplus de production (environ 30% du total). Notre objectif est de valoriser le travail des producteurs et de réduire l’impact environnemental.
Le projet Cruchon se concentre sur deux axes principaux : réduire le gaspillage alimentaire et promouvoir le réemploi. Notre focalisation est claire : acheter des produits, les transformer, les distribuer dans des contenants réemployables, et le faire bien tout en contribuant positivement à l’environnement.
Avez-vous quelques chiffres phares à nous présenter sur ce.s sujet.s afin d’en montrer l’importance / ampleur / les enjeux sociaux / environnementaux / sociétaux ?
Le gaspillage alimentaire :
14% des produits alimentaires qui partent à la poubelle soit 10 millions de tonnes / an ou 16 milliards d’euros / an en France.
Le réemploi :
1 bouteille lavée consomme 15 fois moins en réemploi que de reproduire une bouteille soit 80% de GES en moins par bouteille consignée, soit 500 000 tonnes de déchets en moins en France.
Dans quel contexte avez-vous entendu parlé d’Eko-Stêr ? Pourquoi Eko-Stêr vous a attiré et pourquoi avez-vous décidé de rejoindre l’aventure ?
Apolline : Pour être totalement transparente, au départ, lorsque nous avons découvert l’existence d’Eko-Stêr, nous avons principalement perçu une concurrence potentielle. À l’origine, notre intention était d’ouvrir une conserverie en parallèle de notre restaurant, et nous étions prêts à nous lancer sans réfléchir. Pour ma part, j’ai ressenti une certaine appréhension à l’idée de rejoindre Eko-Stêr. Mais je n’étais pas prête à ouvrir un gros restaurant tout de suite. Néanmoins, Léandre m’a exposé avec beaucoup d’enthousiasme les avantages de votre projet. Alors, nous avons entrepris de lire méticuleusement tous les documents, épluché votre site internet, consulté votre compte Instagram, ainsi que tous les éléments de communication publics. Aussi, nous avons trouvé assez fou que dès notre arrivée à Redon, nous ayons immédiatement pensé que si nous devions créer un établissement, ce devait être sur l’Île aux Pies. Notre toute première ébauche de business plan comportait une photo de couverture illustrant un homme sur un rocher à l’Île aux Pies, regardant en direction du site d’Eko-Stêr en face. Nous avons beaucoup aimé vos présentations et vos arguments. Nous avons pensé que cela valait le coup d’essayer. Nous avons donc décidé de participer à l’appel à projet sur le site d’Eko-Stêr. Notre idée était de vous rencontrer, de voir si ça collait, et si oui, de nous lancer dans l’aventure. Nous ne nous attendions pas à ce que ça se passe si bien et si rapidement.
Léandre : Je pense que l’avis de mon père a également joué un rôle déterminant. Au début, nous nous demandions si c’était judicieux de nous engager dans un premier projet en collaboration avec d’autres porteurs de projet. Comment cela se passerait-il ? Mon père qui a fait pas mal d’expériences de ce genre avec son domaine viticole, nous a confortés dans l’idée que le partage, le fait de rejoindre d’autres porteurs de projet, ne pouvaient que nous apporter du bien et s’avéreraient enrichissants.
Apolline : Il m’a également dit que je n’étais pas obligée de gérer le restaurant d’Eko-Stêr, que je pouvais proposer autre chose. Si cela fonctionnait, tant mieux. Le but était d’y aller avec nos envies et nos valeurs.
Léandre : Apolline craignait de s’éloigner de l’essence de notre projet en optant pour un établissement de restauration plus imposant et conventionnel. Pourtant, elle souhaitait vraiment conserver une cuisine simple et accessible. Mon père nous a conseillé de proposer notre projet en l’état. En examinant l’appel à projet d’Eko-Stêr, il nous a fait remarquer que le projet Eko-Stêr paraissait ouvert, que rien n’avait l’air figé. Nous avons décidé de montrer ce que nous avions en tête, et nous verrions bien si cela correspondait à vos attentes. De plus, lorsque nous nous sommes rencontrés sur le site d’Eko-Stêr, nous avons constaté que vous aviez également envisagé d’offrir une seconde option et de coexister avec un restaurant. Nous nous sommes rendu compte que nous partagions la même vision.
Apolline : Aussi, les valeurs d’Eko-Stêr correspondent parfaitement à notre projet, en particulier en ce qui concerne l’inclusion, le recrutement, et même la réutilisation. Tout ce que nous pouvons mettre en place au sein d’un collectif aura un impact bien plus important que si nous agissions seuls.
Léandre : C’est vrai que lorsque nous avons préparé notre dossier de présentation pour répondre à votre appel à projet, nous avons réexaminé la présentation d’Eko-Stêr et la nôtre, et nous les avons croisées pour montrer comment Cruchon s’intégrerait dans l’écosystème d’Eko-Stêr. Nous avons constaté que cela se faisait naturellement et soutenait notre vision, ce qui nous a conforté dans notre décision de nous engager dans cette aventure.
Comment avez-vous choisi ce territoire de Redon ?
Apolline : J’ai travaillé chez Mâche à Paris, un restaurant gastronomique où nous sourcions nos produits de manière exceptionnelle. C’était une expérience vraiment chouette, mais la vie d’un cuisinier à Paris, c’est travailler 14 heures par jour en cuisine, passer 1 heure dans le métro, et le reste du temps au lit. J’ai décidé que si je devais faire ce choix de vie, autant le faire dans un environnement plus sain. De plus, je souhaitais me rapprocher davantage des produits et comprendre comment les choses étaient réellement faites. Donc, avec Léandre, nous avons commencé à explorer les fermes-restaurants en France, en utilisant les référencements d’Ecotable et de Gun Cuisine. Nous avons contacté de nombreux établissements, et notre première expérience a été à La Morinais à Bain-sur-Oust, que j’ai adoré. J’y suis restée presque un an, et c’est là que nous avons eu l’idée de créer une conserverie : à la belle saison j’y ai constaté qu’une certaine quantité de produits finissaient au compost faute de temps pour les transformer, en raison de surplus de production, ou pour d’autres raisons. À contrario sur l’intersaison hiver/printemps, les productions au potager pouvaient manquer et des produits conservés auraient pu nous permettre de travailler une plus large sélection de recettes.
Mon papa, qui est maraîcher, m’a souvent dit qu’une conserverie serait une aubaine pour lui, car il avait du mal à écouler toute sa production et à tout valoriser.
Léandre : De plus, nous avions cette volonté latente de nous installer dans un endroit plus rural où nous pourrions nous projeter à long terme. Initialement, lorsque nous nous sommes installés à Redon, ce n’était pas forcément avec l’idée que ce serait notre lieu définitif. Nous sommes venus principalement parce que La Morinais offrait le cadre professionnel recherché par Apolline. Cependant, nous avons rapidement ressenti que nos attentes étaient comblées et que nous pouvions envisager des projets dans la région de Redon. Nous avons senti que nous avions un terrain fertile pour nous réaliser. Notre rencontre avec Sarah Mainguy et Service Compris a également joué un rôle essentiel en accélérant et en concrétisant notre projet. Ils nous ont convaincus que c’était le moment opportun pour nous lancer, pas dans 10 ans, mais maintenant.
Est ce que vous pouvez raconter le partenariat avec Service Compris?
Apolline : J’étais à La Morinais, et je sentais que mon temps là-bas touchait à sa fin. Nous avions quelques idées en tête, et un jour, en parcourant le compte Instagram de Sarah Mainguy (Vacarme et Freia), j’ai vu qu’elle organisait une sorte de « speed dating. » Sans vraiment savoir de quoi il s’agissait, j’ai cliqué sur le lien, c’était gratuit. Lors de cet événement, j’ai eu l’occasion de discuter aussi avec Pierre-Antoine Arlot (Maison Arlot Cheng) et Lee Perry (Little Atlantique Brewery) et de leur présenter une idée de projet que nous avions eu. Ils ont trouvé l’idée géniale, mais ont souligné qu’il fallait la concrétiser maintenant. C’est à ce moment-là qu’ils m’ont encouragée à m’inscrire au programme d’accélération de Service Compris, dédié aux projets alimentaires. Ils m’ont dit que nous n’avions pas besoin de candidater, que nous allions participer au programme et que nous allions créer cette conserverie.
C’est Sarah Mainguy qui a assuré notre accompagnement, jouant le rôle de mentor pour nous épauler dans la construction de Cruchon. Une opportunité incroyable, car Sarah apporte un regard créatif, un vaste réseau de contacts, et de nombreuses idées. Elle nous a encouragés, écoutés et guidés lorsque nous avions l’impression que tout allait trop vite. Elle sait tempérer les choses, et nous pouvons la consulter à tout moment et ça c’est génial !
Pouvez-vous nous décrire le projet d’activité que vous y développerez ?
A&L : Dans un futur proche, et dans le cadre d’un Appel à Manifestation d’Intérêt émis par la mairie de Béganne (sud-est du Morbihan), nous établissons notre labo dans les locaux de l’ancienne boucherie. Chacune de nos activités vont voir le jour progressivement. Nous commençons par l’activité de petite restauration, qui nous semble être la plus ouverte sur l’extérieur et la plus aisée à mettre en place. Au fil de l’eau, les prestations de services découleront de la consolidation de nos partenariats locaux. Une fois à l’équilibre, nous lancerons la marque de conserves : c’est la facette la plus impactante de Cruchon, nous lui devons donc d’être parfaitement armé pour la concrétiser.
La prévision de notre installation à Eko-Stêr nous permet d’élargir les possibles :
sédentariser notre offre de restauration, de par la création de la Guinguette Cruchon, qui fera le lien entre l’univers Eko-Stêr et le paysage local.
ouvrir la conserverie sur l’extérieur, en créant un deuxième labo, plus axé sur la médiation que sur la productivité, à l’inverse de notre atelier à Béganne.
développer l’impact de Cruchon sur son écosystème social et économique, en participant au développement d’Eko-Stêr et en y faisant rayonner nos engagements (plus de réemploi, moins de gaspillage alimentaire, plus de création de valeur en local).
Le restaurant :
Apolline : Notre offre sera principalement liée au travail de la ferme d’Eko-Stêr, avec des produits frais, à peine transformés, souvent cuits au feu bois ou en cuisson vive, comme à la plancha, et accompagnés de condiments. Nous travaillerons aussi avec des produits régionaux comme le gwell, les fromages et les charcuteries, en collaboration avec de nombreux producteurs locaux que nous apprécions.
Léandre : La cuisine du restaurant sera très spontanée. Nous proposerons des plats en fonction des saisons et des propositions des producteurs locaux. Nous aimerions montrer, à travers notre travail de restauration, toute la vie qui anime les champs autour de nous, un lien souvent négligé. Notre projet est fortement influencé par notre environnement, si bien que nos recettes varieront en fonction du surplus des producteurs locaux.
Apolline :Pour les boissons, nous privilégierons les producteurs locaux pour les cidres, les bières, les jus, les boissons sans alcool et les spiritueux, en favorisant les boissons naturelles et vivantes ainsi que le réemploi. Pour le vin, notre carte sera principalement composée de vins naturels, le plus local possible, en mettant l’accent sur les vins de Loire.
Léandre :D’ailleurs vous savez qu’il y a encore de vignes sur pied à Renac ? Et la commune de Renac possède aujourd’hui les dernières vignes du Pays de Redon. L’Association pour le Renouveau des Vins Bretons référence de plus en plus d’installations… Nous suivons tout ça de près et ne manquerons pas de nous investir en temps voulu !
La conserverie :
Apolline :La conserverie sur Eko-Stêr nous permettra de développer nos gammes : des process moins complexes que sur Béganne, qui s’accorderont avec une implantation aérée et ouverte à la visite et à la découverte de notre métier.
Léandre :Nous nous intéressons aux procédés qui modifient le pH, la densité, l’eau et la salinité pour créer ou sublimer des saveurs. En collaborant avec des chefs, nous voulons montrer qu’une conserve peut enrichir la cuisine, plutôt que d’être simplement réchauffée.
Où en êtes-vous dans la réalisation de Cruchon ?
A&L : Suite à notre participation à la Social Cup, nous sommes accompagnés par le cabinet Colombus sur la rédaction de nos supports de lecture en interne. Makesense nous a également ouvert les portes de son incubateur : nous avons rejoint la toute nouvelle promo ! Outre le sentiment de reconnaissance que cela nous a procuré, être sélectionné·e·s pour l’incubation était notre objectif principal lors de notre candidature au concours. Nous avons participé à la journée de lancement de la promo, dans les locaux de MakeSense à Paris le 12 juin dernier. Au programme pour ces 9 prochains mois : sécuriser notre mission et les valeurs de Cruchon, construire notre système de gouvernance, anticiper notre croissance et consolider nos plans de financement.
Léandre : J’ai également signé le contrat du Pass Création, un dispositif proposé par la CCI d’Ille-et-Vilaine. Gauthier Six, que vous nous aviez présenté à l’occasion de la cérémonie des vœux 2024 de la CCI, assure notre encadrement sur la structuration du projet. Le dispositif nous permettra par la suite de bénéficier de l’appui de France Active pour la sécurisation du volet financier, ainsi que d’un accompagnement juridique pour le dépôt des statuts.
Apolline : Sur le terrain, nous travaillions main dans la main avec les équipes de la mairie de Béganne pour chiffrer et planifier les travaux d’aménagement sur le local. Nous sommes également investis dans plusieurs projets collectifs portant sur la mutualisation d’outils logistique, le développement de solutions pour le réemploi et l’harmonisation des cahiers de plantations chez nos producteurs partenaires.
La partie la plus chouette, c’est que l’on a entamé la conceptualisation de notre outil nomade pour la petite restauration, en partenariat avec l’Atelier Toboggan, un collectif d’architectes Nantais qui ont installé leur atelier au Terrain Vague. La spécialité du collectif, c’est les maisons en kit, démontables et conçues avec des matériaux en réemploi !
Quels types d’usagers/clients/patients pourront y venir ? En tant qu’usager/client/patient, qu’est-ce que je pourrai y faire ? (quels menus, quels produits, fourchette de tarifs, …)
A&L : L’idée est de créer un lieu de rencontre dynamique où se croisent les habitants locaux et les visiteurs de passage à Eko-Stêr. Ce sera un espace d’échanges vivants, servant de point d’ancrage pour la communauté locale au quotidien. Que ce soit un couple en promenade souhaitant déguster une bière, des participants à une conférence cherchant à prolonger leurs discussions, ou des touristes à l’hôtel désirant savourer un repas, chacun y trouvera sa place. Ce lieu sera une sorte de guinguette décontractée, spontanée, accueillante, accessible et festive, enrichie par la diversité des goûts, des idées et de l’atmosphère. L’objectif est de ne pas cibler une clientèle spécifique, mais de rester ouvert et inclusif pour tous.
Pour le restaurant sur Eko-Stêr, la fourchette de tarifs se situera entre 7 et 15€ pour des petites assiettes, avec un style décomplexé et accessible à tous.
Existe-t-il des équivalents à votre projet en France ou ailleurs ?
A&L :
Les concepts de Conserverie-Restaurant en France : Plusieurs initiatives en France montrent comment le concept de conserverie peut être intégré à une offre de restauration diversifiée comme : Conserverie Roiffé (dans la Vienne), Maison Beaucoup (Pyrénées), lConserverie Marsanne (Sud de la France), La conserverie paysanne (Paris)…
Les concepts de Conserverie-Restaurant à l’International : À l’étranger, plusieurs initiatives montrent comment les conserveries peuvent s’intégrer dans une offre gastronomique moderne comme : Sqirlla (Los Angeles), Corner Smith (Australie), London Borough of Jam (Londres)…
Vers une Modernisation et Diversification des Conserveries : Les idées de conserveries artisanales, combinées avec des offres de restauration, sont bien plus développées dans les pays anglo-saxons. Des initiatives à Brooklyn illustrent cette tendance, encore émergente en France. En France, les conserveries sont souvent abordées sous l’angle de l’entreprise sociale et solidaire ou associative, ce qui ralentit leur progression en tant que start-ups innovantes. Toutefois, nous souhaitons reconsidérer la conserverie comme une source complémentaire de revenus pour les producteurs grâce à leurs surplus. Des projets similaires existent, mais c’est dans la pluralité et la diversité que ces solutions trouveront leur sens.
Quel est votre “petit +” ?
Apolline : Ma réponse serait « nous » parce que je trouve que nous sommes extrêmement complémentaires et que nous nous encourageons mutuellement à aller beaucoup plus loin dans nos réflexions et nos analyses. Nous avons abordé de nombreux objectifs et enjeux de notre projet, mais la manière dont nous abordons les choses me stimule particulièrement. Je n’aurais pas pu aller aussi loin sans cette synergie entre nos deux cerveaux.
Léandre :Oui, je pense que c’est ce mélange de nos idées et l’enthousiasme que suscite notre projet qui nous pousse à rencontrer constamment de nouvelles personnes et à créer des connexions enrichissantes. Nous sommes deux, et notre projet est né et évolue grâce aux échanges. Cette dynamique nous a permis de bien nous projeter sur Eko-Stêr, de préparer nos partenariats auprès des distributeurs. Nous restons toujours dans une démarche très ouverte, sans limiter le projet à nos idées et notre vision initiale. Être deux nous aide à séparer le projet de nous-mêmes et à le faire grandir tout en restant à l’écoute de notre environnement.
Le food pairing est une méthode scientifique qui permet d’imaginer de nouvelles combinaisons d’ingrédients inattendus et à priori incompatibles↩︎
Avec un budget qui couvre environ 12% du budget global des français, l’alimentation est le 3ème budget des français, derrière l’énergie et les transports, et est en croissance de +18% en 2023, lié tout particulièrement à l’inflation (Baromètre Bonial 2023).
Coût majeur pour chacun d’entre nous, l’alimentation a la difficulté majeure de toucher à la fois à notre portefeuille et à notre santé.
Elle soulève des questions essentielles concernant l’accès à une alimentation de qualité, la prévalence des maladies liées à la nutrition et les inégalités de santé.
Notre alimentation joue un rôle central dans notre bien-être, et les choix alimentaires que nous faisons ont un impact direct sur notre santé, sur celle des autres (ex : étude INSERM sur l’exposition domestique aux pesticides et le risque de cancers pédiatriques – communiqué de presse – publication au journal Environmental Health Perspectives) et notre planète.
Pour autant, le coût des aliments peut influencer considérablement nos choix. Les personnes et les familles aux revenus limités sont souvent confrontées à des défis pour se nourrir de manière saine, car les aliments nutritifs peuvent être plus coûteux que les options moins saines et plus caloriques. Cette relation complexe entre le coût de l’alimentation et la santé soulève des questions cruciales sur l’équité en matière de santé, l’accessibilité à une alimentation équilibrée et la nécessité de politiques publiques et stratégies visant à favoriser des choix alimentaires sains pour tous.
Dans le même temps, notre indépendance ou souveraineté alimentaire devient un enjeu politico-stratégique majeur avec le double enjeu du changement climatique et de la sécurité mondiale, pouvant amener à des crises alimentaires, lorsque nous dépendons excessivement d’importations ou d’acteurs extérieurs, dans un paysage complexe et interconnecté.
Enfin, notre modèle agricole d’aujourd’hui, créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, pour nourrir en masse la population, était certes efficace à ce moment là, mais il met aujourd’hui à bout de souffle et à genoux nos sols, la faune et flore de nos campagnes, nos aliments et ceux qui nous nourrissent
Mais une alimentation durable n’a pas non plus pour objectif de nous pousser dans un extrémisme de l’alimentation parfaite où la réponse serait binaire avec une seule voie lumineuse et le reste néfaste.
Pour une efficience globale, il est important de réévaluer ses points de vues, remettre en question ses habitudes, tout en acceptant les différences et en évitant l’analyse dogmatique qui évacue toute autre piste.
Il y a certes un idéal avec un score parfait, mais les pistes sont plurielles, peuvent s’entrecroiser, se côtoyer, êtres complémentaires et se doivent d’êtres diverses pour répondre à une variété de besoins, de rythmes et d’envies à un instant T, dans l’objectif d’être inclusive et empathique envers toutes et tous.
Pour être plus clair faisons un parallèle, en comparant l’alimentation à la mobilité :
Idéalement, pour répondre aux enjeux de réchauffement climatique et de baisse des émissions de CO2, il faudrait éradiquer la voiture thermique individuelle (// la consommation de viande) et que tout le monde marche ou enfourche un vélo (// végan), pour autant, lié au travail, loisirs, vacances et distances nous pouvons accepter d’utiliser le train (// végétarien), pour certaines destinations plus complexes où le train n’est pas l’idéal nous pouvons aussi faire du covoiturage (// flexivore/omnivore). Enfin parce que chaque territoire est différent, que les urbains n’ont pas du tout les mêmes contraintes que les ruraux, que nos contraintes professionnelles et familiales sont toutes différentes, il y a la voiture individuelle (// manger de la viande).
Mais en effet, il faut réussir à changer ses habitudes, potentiellement réorganiser son rythme de vie et débloquer des moyens pour apprivoiser puis apprécier une évolution, en passant à la voiture électrique, à hydrogène, rétrofiter son véhicule, ou encore à une voiture plus adaptée à son besoin primaire (aka “ai-je besoin d’une voiture qui fait 2T avec une autonomie de 800km pour la vie courante ?”) (// manger de la viande, oui, mais de manière raisonnée, réfléchie, responsable, en respectant l’animal et sans gaspillage inutile).
Il est donc impossible que 100% de la population soit à vélo, comme il est impossible que 100% de la population soit végétarienne..
Il faut alors accepter les différences de besoins et d’envies, faire des ponts entre toutes les solutions, donner le potentiel à ce que les différents moyens de mobilité (// les différents régimes alimentaires) se croisent en harmonie, avec respect et empathie, en acceptant le fait que le système ne sera jamais parfait.
Ce n’est pas en poursuivant les moindres individualités que nous avancerons. Il faut se concentrer sur la mise en mouvement de la masse dans sa diversité, pour réussir les plus beaux et longs trajets.
Une alimentation durable c’est donc une alimentation répondant au triple prisme économique, social et environnemental :
économiquement viable : favorise des modes de production agricole, de transformation, de distribution et de consommation, assurants un revenu juste,
socialement juste : respecte les droits humains, tout en étant accessible à tous et permettant une répartition équitable de la valeur ajouté, tout en assurant une qualité nutritive pour la santé de son consommateur,
écologiquement pérenne : protège et régénère la biodiversité et les écosystèmes.
PISTE DE RÉFLEXION, OUVERTE À DISCUSSION, N°1
Il y a végétarien et végétarien, comme il y a mangeur de viande et mangeur de viande.
Le réflexe classique d’une prise de conscience d’alimentation saine et bonne pour la planète, qui est plus que noble, est d’être végétarien voir même vegan. C’est en effet le régime alimentaire qui a le plus d’effet pour réduire son impact en équivalent CO2.
Pour autant, il y a deux poids deux mesures à prendre en compte dans un régime végétarien comme dans un régime omnivore.
Bien souvent nous faisons le raccourci simpliste et siloté de comparer en impact un plat végétarien maison fait à partir d’aliments bruts (ex : une salade X) à un steak frites
Mais est-ce qu’un steak végétarien (aliment ultra transformé) reste plus sain et bon pour la planète qu’un morceau de viande de gibier sauvage français comme du daim ?
D’un côté vous avez un plat industriel végétarien, qui n’a pas tué d’animal, dont l’apport en sel, par exemple, équivaut bien souvent à 25% (info) de vos besoins journaliers, avec un emballage primaire en plastique et un emballage secondaire en carton avec toutes les problématiques de fin de vie qui vont avec, et un process industriel et logistique complexe de longue distance.
De l’autre côté, vous avez un animal qui a vécu toute sa vie à l’extérieur, qui a joué un rôle dans son écosystème naturel, qui est en effet tué pour sa viande, qui rentre dans une consommation hyper locale et dont la qualité nutritionnelle est excellente1
Après il est sûr qu’un plat végétarien fait maison, à partir de produits locaux aura toujours plus d’impact CO2 que le meilleur des plats contenant de la viande.
Mais comme aucune société n’est parfaite, tout en consommant moins mais mieux, autant faire en sorte de soutenir les productions / consommations de viande les plus vertueuses, que sont :
les élevages extensifs et agro-écologiques (info),
le gibier sauvage local.
D’un côté en réintégrant dans une boucle agricole naturelle l’élevage en mode extensif (agriculture régénérative par l’animal), qui se nourrit directement dans les prairies où il se situe, on peut reconstruire, re-stimuler son sol, sa vie souterraine, sa fertilité, sa résilience et réduire l’eutrophisation (étude INRAE ou encore Le Monde de Jamy).
De l’autre vous avez un animal sauvage, qui aura vécu toute sa vie en liberté (on parle bien de gibier sauvage et non pas de gibier d’élevage), qui va être dans une boucle naturelle du vivant et dont l’impact CO2 est plus que réduit sans l’intervention de l’homme dans son développement. Le tout étant d’arrêter d’importer 70% de la viande de gibier, provenant majoritairement des pays de l’Est et de… Nouvelle-Zélande, commercialisée en France (source : rapport CGAER 2022 – Ministère de l’agriculture). Le comble pour une viande existante en quantité largement suffisante en France, qui se retrouve à faire voyager sur 19.000km son cousin de Nouvelle-Zélande.
Ainsi, des deux cotés, on peut consommer une viande aux émissions eqCO2 bien moins élevées.
Sachant que le gibier sauvage local n’est normalement pas une viande de luxe. D’ailleurs, de belles initiatives solidaires existent pour donner accès à une viande de qualité aux personnes n’en ayant pas les moyens, comme Gibier pour Tous.
PISTE DE RÉFLEXION, OUVERTE À DISCUSSION, N°2
Au-delà de ça, la question majeure à se poser qu’on soit végétarien, flexivore ou qu’on soit fan de viande, c’est la qualité nutritionnelle de ce que nous mangeons, et par rebond la quantité que nous consommons, puis le gaspillage alimentaire qu’on occasionne volontairement ou non.
1kg de tomates cultivées en hors-sol et hors saison (qui peuvent tout à fait avoir l’appellation bio), pleines d’eau, apportent-elles autant de vitamines, minéraux et autres éléments nutritifs que 1kg de tomates de saison cultivées en pleine terre avec le stress hydrique qui va avec ?
Un filet de poulet industriel élevé en batterie, qui a fait une cure de plumping2, qui se réduit fortement à la cuisson et rend de l’eau (et donc perd de son poids) est-il aussi nutritif, nourrissant et apporte le même effet de satiété qu’un filet de poulet élevé en plein air de 150g qui ne se réduit pas à la cuisson ?
Est-ce qu’une “préparation de viande hachée” ou une “préparation à base de viande hachée”3 a les mêmes apports nutritifs qu’un “steak haché” ?
La réponse dans ces 3 exemples est tout simplement, non.
Au poids brut, vous consommez ou achetez bien la même quantité, mais au poids nutritif vous ne consommez pas du tout la même chose.
C’est un peu comme quand vous allez en boite de nuit ou dans un bar et que vous demandez un cocktail ou un verre de soda… Il y en a qui vous servent la vraie recette et d’autres qui vous coupent le cocktail avec plus ou moins d’eau et de glaçons. La quantité est la même, le prix n’est pas obligatoirement différent, le nom est soit identique, soit proche, soit un peu flou dans son sens, mais le goût n’a rien à voir et le plaisir n’est pas le même.
Est-il encore pertinent, pour votre santé alimentaire, votre porte-monnaie et pour la planète, de comparer deux produits avec un simple barème “prix € / kg” ? ⚖️
Est-ce que le différentiel de coût, aujourd’hui au profit du produit industriel, serait le même si nous pouvions avoir un comparatif sur un barème “prix € / kg nutritif” ? 🏋️♀️
Car au final, moins votre aliment, qu’il soit végétal ou animal, vous fournit les minéraux, vitamines, protéines et autres nutriments suffisants à votre corps, plus vous devez en manger.
Donc plus les produits alimentaires ont une mauvaise qualité nutritive, plus vous en consommez, plus il faut en produire, plus il faut de surface agricole.
Alors retrouvons notre “bon sens paysan”, pour le plus grand bien de notre porte-monnaie, de notre corps, de nos papilles, du territoire où nous vivons et pour notre planète.
Mangeons moins, mais mangeons mieux.
la viande de gibier est nettement plus riche en protéines, minéraux et vitamines qu’une viande classique issue d’élevage. Certaines viandes de gibier contiennent même plus de phosphore que le poisson. Et bon nombre d’entre elles sont anti cholestérol. Le chevreuil est la viande anti cholestérol par excellence↩︎
injection d’eau dans la viande afin d’améliorer l’apparence et le poids d’un produit alimentaire de type viande industrielle↩︎
Que s’est-il passé depuis la dernière newsletter ? Entre une étude de marché soutenue par différents acteurs, Eko-Stêr qui devient une ZARe et qui lance son premier événement les Ekotoniales… On vous raconte tout (ou presque) de cette aventure entrepreneuriale et collective, parfois semées d’embuches.👇
Août 2023
IL VA Y AVOIR DU SPORT…
Réunion avec Éric Ribault du GESPR pour consultation sur la thématique sportive. 🧘♀️
Août 2023
ILS ONT DES CHAPEAUX RONDS…
Rencontre avec une représentante de la région Bretagne pour aborder les questions de subventions régionales et européennes. 🎯
Août 2023
SUBVENTION BPI
Obtention d’une subvention BPI “Diagnostic AXE INNOVATION”
Ainsi qu’avec des experts qui nous conseillent sur les activités que l’on retrouvera sur Eko-Stêr : – Pauline Poirier de Service Compris 🍽️ – Eric Ribault du GESPR 🏃♂️ – Baptiste Dupas et Marine Laurent d’Open Lande 🔭
Octobre 2023
EKO-STÊR, UNE ZARE ?
Parution d’un article sur Ouest France concernant la clôture de la 1ère “promo” de la Convention des Entreprises pour le Climat de l’Ouest, où hasard des choses, on y parle de deux sociétés, Someva et Cocon, qui veulent créer leur propre Zone d’Activité Régénérative (ZARe). Chose qui nous a ouvert les yeux et enclenché un déclic. Ça y est, nous savons enfin comment définir Eko-Stêr, d’un point de vue technico-administratif! C’est une ZARe !
Octobre 2023
QU’EST-CE QU’ON MANGE ?
Service Compris commence à nous accompagner sur l’étude de marché d’une offre de restauration au sein d’Eko-Stêr et sur la définition exacte du type de restauration
Octobre 2023
ETUDE DE BIODIVERSITÉ
Lancement de l’étude faune et flore qui va se dérouler sur les 4 saisons.
Octobre 2023 à Décembre 2024
REPENSONS LES USAGES DES BÂTIMENTS
Écriture des cahiers des charges de rénovation des 4 bâtiments et des extensions + constructions. 👷
Novembre 2023
LA CARTOGRAPHIE DES IMAGINAIRES 🗺️
1ère version de la cartographie des imaginaires, réalisée par Sensipode, qui est un tableau de bord de suivi de l’ensemble des futures activités accueillies au sein d’Eko-Stêr, selon une lecture triple capital (environnementale, sociale & économique).
Décembre 2023
LES EKOTONIALES
La programmation des Ekotoniales commence à s’écrire… 🤯
Objectifs : Échanger sur nos sources d’inspirations et de collaborations possibles.
Janvier 2024
BONNE ANNÉE ! 🥳
Eko-Stêr était invité à participer à une table ronde sur la thématique de la transition et l’innovation environnementale, lors de la soirée des vœux de la CCI Ille-et-Vilaine Redon Sud Vilaine.
Janvier 2024
ALLER A L’ESSENTIEL 📌
Suite aux dernières estimations des coûts de rénovation et leur impact sur les loyers, aux contraintes du Plan Local d’Urbanisme (PLU), ainsi que de notre engagement à préserver et promouvoir la biodiversité sur le site, la simplicité et la sobriété sont essentielles pour notre projet.
Avril 2024
LES RENCONTRES DE L’ÉCONOMIE RÉGÉNÉRATIVE ET INCLUSIVE
Nous avons organisé l’épisode #0-Beta Test des Ekotoniales en format hybride, combinant présentiel et digital. Revivez l’événement en ligne : Les Ekotoniales – épisode #0 🎬
Mai 2024
LA BRETAGNE C’EST TENDANCE ?
En réponse aux nouvelles contraintes et tendances post-rachat du site de Ti Kendalc’h, nous mandatons Bretagne Compétitivité et l’antenne de Redon de la CCI d’Ille-et-Vilaine pour une étude de marché sur l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et l’événementiel, incluant les futures tendances.
Mai 2024
ÊTRE UNE ZARe, OU NE PAS ÊTRE
Participation à une réunion regroupant entreprises, associations, collectivités et établissements d’enseignement supérieur pour définir un modèle de ZARe (Zone d’Activité Régénérative), planifier son évolution et structurer son développement. 🖖
Juin 2024
VERS UNE SANTÉ GLOBALE
Réunion d’information entre la Mutuelle des Pays de Vilaine et l’équipe d’Eko-Stêr pour présenter les différentes options envisageables de l’offre santé. 🧬
Le vendredi 26 avril après-midi, nous organisions depuis le siège social de l’Entreprise Charier, en physique et en direct sur internet, un événement test, Les Ekotoniales.
La question qui vous titille peut-être… “Mais qu’est-ce que c’est ?!”
Les Ekotoniales sont le pendant événementiel d’Eko-Stêr, hors et dans les murs, afin de sensibiliser et de tenter de donner les outils à une économie régénérative et inclusive.
Ce sont des événements inspirants centrés sur l’Écologie Inclusive 🌿, avec des tables rondes, des conférences, des ateliers, des salons et expositions, pour un public de professionnels.
Cet événement test du 26 avril a été une très belle réussite, aussi bien au niveau :
du nombre de présents : environ 60 personnes en physique (jauge remplie à +95%) et plus de 90 personnes inscrites pour assister au direct sur internet,
de la diversité des profils présents : entreprises familiales, associations d’entreprises, startups, associations environnementales et sociales, écoles supérieures, agences de design, juristes, industriels divers, consultants, aménageurs, …
de la qualité du contenu, plébiscité par le public.
Intervention de 3 experts pour parler de l’hydrologie, la résilience climatique, l’urbanisme, le design anthropocène ou encore la redirection écologique :
–Frédérique Triballeau (Urbaniste Consultante en redirection écologique des territoires et des organisations chez Julhiet Sterwen – sobriété foncière et urbanisme circulaire),
–Ilian Moundib (Ingénieur en stratégie de résilience climatique et contributeur à l’Institut Rousseau sur l’adaptation aux risques systémiques).
– BEEODIVERSITY, d’abeilles & IA, KPI tangibles pour reporting extra-financier, suivi & développement de la faune & flore.
Et maintenant ?
Il nous faut absorber l’apprentissage et les nombreux retours que nous avons eu de ce 1er événement, puis imaginer et concevoir le suivant pour 2025, tout en montant doucement mais sûrement son ampleur.
À terme, ce concept évoluera vers une atmosphère festivalière lorsque Eko-Stêr aura ouvert ses portes, accueillera aussi bien professionnels que particuliers, juste curieux ou déjà impliqués dans une démarche de transition environnementale et sociale. ✨
D’où vient ce nom ?
“Les Ekotoniales” vient du concept d’écotone : Zone de transition et de contact entre deux écosystèmes voisins, telle que la lisière d’une forêt, une berge, une roselière, etc. Les écotones ont une faune et une flore plus riches que chacun des deux écosystèmes qu’ils séparent, et ils repeuplent parfois ceux-ci.
Faisant suite au lancement du projet Eko-Stêr, “Les Ekotoniales” permet de pousser nos engagements au delà des murs et d’embarquer nos parties prenantes.
…Où le visible devient invisible et les différences se révèlent (extra)ordinaire ! ✨
L’inclusion en hôtellerie fait référence à la pratique consistant à offrir des services et des aménagements accessibles à tous les clients, quelles que soient leurs capacités, leurs besoins ou leurs différences. 🌈 Cela vise à créer un environnement accueillant et sans discrimination pour tous les clients, y compris ceux qui ont des besoins spécifiques en matière d’accessibilité.
L’inclusion en hôtellerie englobe plusieurs aspects, tels que l’accessibilité physique des installations, la formation du personnel pour accueillir et servir tous les clients de manière équitable 🧑🏫, et la disponibilité de services adaptés aux besoins individuels .
Les hôtels doivent veiller à ce que leurs installations soient accessibles aux personnes à mobilité réduite. Cela peut inclure des rampes d’accès 🧗♂️, des ascenseurs adaptés, des chambres et des salles de bains accessibles aux fauteuils roulants, ainsi que des places de stationnement réservées aux personnes handicapées.
Les employés de l’hôtel doivent être formés pour accueillir tous les clients de manière respectueuse et équitable. Ils doivent être sensibilisés aux besoins spécifiques des personnes ayant des handicaps, des besoins alimentaires particuliers ou d’autres exigences spéciales 🛎️, afin de pouvoir répondre à leurs demandes de manière appropriée.
Les hôtels doivent s’assurer que leurs informations et leurs communications sont accessibles à tous 📣. Cela peut inclure des supports écrits en gros caractères, en braille ou en langage facile à lire et à comprendre 💬, ainsi que des informations audio ou visuelles pour les personnes malentendantes ou malvoyantes 👀.
Les hôtels peuvent offrir une gamme de services adaptés aux besoins individuels de leurs clients. Par exemple, des menus spéciaux pour les personnes ayant des allergies alimentaires, des services d’interprétation en langue des signes pour les personnes sourdes, ou encore des équipements spéciaux tels que des alarmes visuelles pour les personnes malentendantes.
👆… Tout ceci, c’est ce que nous explique de manière théorique ChatGPT (oui oui, nous avons challengé ChatGPT pour qu’il nous donne ça définition de l’inclusion en hôtellerie 😉) … En soit, la théorie n’est pas mauvaise, mais elle reste loin de la pratique et de la réalité de tous les jours 🤷♂️ Pourquoi ?👇
Aujourd’hui, lorsque vous souhaitez partir pour des vacances ou pour des raisons professionnelles, et que le hasard de la vie vous amène à devoir prendre une chambre dite “PMR” (Personne à Mobilité Réduite) pour vous, votre conjoint.e, un de vos enfants ou un autre de vos proches, 2 solutions s’offrent à vous :
➡️ Prendre une chambre PMR dans un hôtel :
Elle répond certes aux normes d’accessibilité 📚, mais elle est bien souvent loin du même niveau esthétique/qualité/finition/propreté que les autres chambres d’hôtel, un mobilier et des accessoires au style bien souvent médical 🏥, avec une vue extérieure rarement la plus intéressante (vue poubelles 🚛, parking, …). Au final ces chambres sont dévalorisantes pour son usager… client de l’hôtel,
Les normes sont respectées mais parfois avec des aberrations, qui sont malgré tout acceptées par les instances de contrôle.🧐 Si nous prenons l’exemple des toilettes adaptées, vous avez l’obligation d’avoir des normes d’espaces permettant à une personne en fauteuil roulant d’y accéder, mais pour autant vous pouvez avoir un verrou de porte demandant une préhension fine inadaptée. Un dévidoir de sèche-main trop haut. Une poubelle qui se retrouve pile à l’emplacement où un fauteuil roulant doit se positionner pour se transvaser sur les toilettes.
➡️ Aller dans un centre de répit :
Toutes les chambres sont adaptées, ainsi que les parties communes et extérieures, mais le budget de ces structures majoritairement associatives est parfois limité. Ce qui peut occasionner des budgets plus limités qu’en hôtellerie pour les aménagements, décoration, rénovation. De plus majoritairement réservés aux familles avec un parent handicapé, le revers de la médaille fait que les résidents sont dans un entre soi, sans mixité.👩🦽
Sans le vouloir, nous nous retrouvons ainsi dans un processus de ségrégation physique. ⚔️
Pour autant, si nous regardons les tendances de fonds :
Une espérance de vie qui s’améliore 🧬 : après la chute d’espérance de vie liée au covid en 2020, nous sommes de nouveau dans une phase de croissance avec une espérance de vie pour un enfant né en 2022 de 85,2 ans pour une femme et 79,3 ans pour un homme,
Une espérance de vie sans incapacité à la naissance en croissance 🤸♂️: pour un enfant né en 2021 de 67 ans pour une femme et 65,6 ans pour un homme,
Un vieillissement de la population qui s’accélère📈 : les plus de 65 ans vont représenter ¼ de la population en 2040, puis près de 30% en 2050,
Un tiers des nuitées des touristes français en 2014 étaient réalisées par des seniors 👵 de plus de 62 ans, avec des séjours plus longs que les tranches d’âges inférieures,
Sans oublier le fait que par rapport au 20ème siècle où les handicaps (physique, psychique, mental, …) étaient facilement mis à l’écart, dissimulés, tabous, aujourd’hui les pays latins comme la France (avec un train de retard face aux pays scandinaves et anglo-saxons) visent l’intégration, et au-delà de ça, l’inclusion, via des initiatives aussi bien publiques que privées. 🙈🙉🙊
Il est primordial que l’industrie du tourisme et donc de l’hôtellerie s’adapte à l’évolution de sa clientèle qui va être en besoin de chambres à la fois esthétiques 🤩 (valorisant sa clientèle en tant qu’individu) et ergonomiques💡(pour répondre aux besoins des diversités). Il n’est donc plus pertinent que les hôtels n’aient qu’une, deux, ou trois chambres dites adaptées PMR. Il est essentiel d’évoluer vers une hôtellerie totalement inclusive, où la totalité des chambres et des espaces communs intérieur/extérieur sont pensés pour tous.
L’inclusion en hôtellerie sera réussie quand elle sera limpide et fluide, aux détails utiles et imperceptibles par l’individu lambda, un acquis utilisé naturellement par tous, valides 🏃♀️ ou invalides👩🦽, junior 👶 ou senior👵, valorisant chacun d’entre nous en tant qu’individu à part entière, peu importe nos différences. Un peu comme cette photo en tête d’article où le visible devient invisible et les différences se révèlent (extra)ordinaires.
Créons pour soi et les autres, pour notre histoire de vie présente et future un environnement inclusif où, d’égal à égal, chacun se sent bienvenu et respecté.